lundi 9 juillet 2012

Les Accords de paix de mars 2009 : qu’on en reparle !

Les Accords de paix de mars 2009 : qu’on en reparle ! La reprise des hostilités entre les éléments de l’ex-Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général renégat Bosco Ntaganda et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’abord, ensuite entre les rebelles éléments du Mouvement du 23 mars 2009 (M23) et les FARDC a fait rejaillir les fameux accords de paix que le Gouvernement congolais avait signés avec le CNDP le 23 mars 2009 pour mettre fin à la guerre qui avait opposé ce mouvement rebelle dirigé à l’époque par Laurent Nkundabatware à l’armée loyale de la RDC. Donc, une seule revendication dans la bouche des mutins du M23 : Leur intention «n'est pas de conquérir des espaces», mais d'exiger «le respect des engagements pris par le gouvernement à travers l'accord du 23 mars 2009». Il est donc opportun de reparler de ces accords qui prévoient entre autres points l’intégration des rebelles dans l’armée et l’attribution des grades et fonctions politiques aux responsables de ce mouvement. Le respect des Accords de paix du 23 mars 2009 constitue donc la principale revendication avancée par le M23. Mais les autorités de Kinshasa considèrent qu'il s'agit là d'un prétexte, la vraie raison de la mutinerie étant la possible arrestation de Bosco Ntaganda, ancien numéro 2 du CNDP, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) et Kinshasa pour de nombreuses atrocités commises dans le Nord-Kivu. Mais certains analystes et spécialistes de la région des Grands Lacs estiment que la mutinerie des éléments du Mouvement du 23 mars 2009 (M23) constitue une répétition de l’histoire. Pour Thierry Vircoulon, responsable de l'Afrique centrale à l'International Crisis Group, par exemple, la mutinerie du M23 constitue «une redite de 2008.» «Le but du M23 est de forcer Kinshasa à négocier. Comme en 2008 les rebelles dominent la situation sur le terrain, même si sur le plan diplomatique Kinshasa garde l'avantage». Aussi loin que l’histoire des guerres en RDC puisse nous ramener, nous pouvons nous rappelons que lors de la rébellion menée par Laurent Nkunda fin 2008, le CNDP avait fini par contrôler la plupart des territoires du Masisi et de Rutshuru et menaçait de faire tomber Goma. Finalement, les Accords de paix signés le 23 mars 2009 ont stoppé l'avancée des rebelles et ont permis l'intégration des ex-miliciens dans l'armée régulière congolaise (FARDC). Mais l'intégration politique du mouvement n'a jamais eu lieu et le CNDP est toujours resté en marge des institutions congolaises. Après avoir la prise de Bunagana, Rangira et Rwanguba et tout récemment de la ville de Rutshuru, le chef lieu du territoire du même nom, les rebelles du M23 du colonel Ruzandiza alias Sultani Makenga ont réitéré leur appel à la négociation avec Kinshasa et continuent d'affirmer que leur intention «n'est pas de conquérir des espaces», mais d'exiger «le respect des engagements pris par le gouvernement à travers l'accord du 23 mars 2009». Sans réponse positive des autorités congolaises, il est fort à penser que les prises de Rutshuru et Goma constituent les deux prochains objectifs du M23 pour faire plier Kinshasa. Faudra-t-il (re)négocier ? Faudra-t-il renégocier avec des personnes qui trouvent que la guerre reste la seule voie pour faire entendre leurs revendications ? Faudra-t-il, par conséquent prendre les armes pour arracher un poste politique dans les institutions de la RDC ? L’opinion nationale ne cesse de se poser entre autres ces questions, tout en concluant que c’est peut-être pour cela que ceux qui n’ont jamais recouru aux armes sont toujours laissés sur le trottoir ou doivent se contenter de menu fretin. Malheureusement, les Congolais, dans leur majorité, gardent une triste expérience sur les différentes négociations qui ont été adoptées dans ce pays pour départager les belligérants. Depuis la très unique formule 1+4, il s’est avéré que les différents animateurs des institutions issues de ces négociations ont satisfait plus leurs besoins personnels et ceux de leurs familles biologiques que ceux de la communauté nationale. Plus, certains parmi ceux qui ont eu à être reconduits à la faveur des élections n’ont pas pu convaincre leurs compatriotes. En outre, à quoi doivent servir les négociations que réclament les rebelles du M23 lorsque, lorsque, après les négociations du 23 mars 2009, les militaires brassés originaires des provinces orientales ont tout accepté, sauf d’être affectés ailleurs que dans leurs provinces d’origine ? Que peut cacher ce refus sinon des agenda suicidaires pour la RDC ? Aujourd’hui, 14 officiers généraux ( le général renégat Bosco Ntaganda, les colonels Ruzandiza alias Makenga Sultani , Kahasha , Vianney Kazarama , Sabimana , Saddam Ringo , Bernard Byamungu , Innocent Kahina , Zimurinda , Biyoyo , Beaudouin Ngaruye , Ngabo alias « Zaïrois» et les lieutenants-colonels Douglas et Mboneza. Que fera-t-on d’eux lorsqu’il faut négocier ? Sans doute, les mutins auront-ils entre autres revendications l’annulation de la mesure de radiation de ces officiers supérieurs. Pour Kinshasa, accéder à une telle exigence équivaudrait à un grave discrédit auprès de l’opinion tant nationale qu’internationale. Voici l’intégralité de ces Accords en raison desquels du sang des milliers de Kivutiens coule jour et nuit et que plusieurs centaines de milliers d’autres errent partout, aussi bien dans leur propre pays qu’en dehors de celui-ci, comme des apatrides atteints de maladies répugnantes. Kléber Kungu

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