jeudi 17 mai 2012

Kinshasa et Kigali prêts à lancer une énième opération militaire

Combats au Nord-Kivu Kinshasa et Kigali prêts à lancer une énième opération militaire Kinshasa et Kigali sont prêts à lancer une énième opération militaire pour traquer Jean-Bosco Ntaganda –pour Kinshasa et les rebelles des FDLR pour Kigali. A en croire un communiqué émanant du bureau du porte-parole de l’armée rwandaise, un accord a été paraphé le week-end dernier par le ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarehe et son homologue congolais, Alexandre Luba Ntambo, vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale et Anciens combattants. Selon une source basée au Nord-Kivu citant la Radio Isango Star, du Rwanda, en plein regain de la violence dans la province du Nord- Kivu, où des dissidents de l’armée congolaise dirigés par Jean-Bosco Ntaganda s’affrontent aux éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) depuis plusieurs semaines, Kigali et Kinshasa viennent de mettre au point un nouveau protocole d'accord de coopération dans le domaine de la sécurité incluant une commission mixte des agents de renseignements et une probable prochaine opération militaire conjointe contre la milice des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Le mandat de cette commission, à en croire cette même source, a été élargi et chargé de surveiller certaines autres parties de la frontière rwando-congolaise afin de collaborer dans l’élimination de toute menace contre la sécurité de deux pays. La signature de ce nouvel accord intervient après la recrudescence de la violence au Nord-Kivu dans les massifs montagneux duquel se déroulent des combats violents opposant des troupes de l’armée régulière aux dissidents de l’armée congolaise conduits par le général Jean-Bosco Ntaganda sous le coup d’un autre mandat d’arrêt international de la CPI. Ces affrontements sont partis du lendemain de la pression faite par la communauté internationale de procéder à l’arrestation de cet officier qui, depuis 2006, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice internationale pour notamment crimes de guerre li2s au recrutement des enfants soldats dans son ancienne milice, l’Union des patriotes congolais. (UPC) de Thomas Lubanga, inculpé par la CPI, en mars 2012, de crimes de guerre et d’enrôlement des enfants soldats dans les rangs de sa milice. Le même communiqué ajoute que les chefs d’état-major des armées des deux pays ont été chargés de préparer une nouvelle opération militaire conjointe contre la milice des FDLR, groupe rebelle rwandais opérant dans l’Est de la RDC et qui a toujours constitué une grande menace pour le régime de Kigali. Les chefs d’état-major des armées du Rwanda et de la RDC sont, par conséquent, obligés de soumettre, dans un bref délai, la feuille de route de cette opération. Menace imminente des FDLR Les instances supérieures de sécurité des deux pays sont convaincues que la rébellion des FDLR, qui s’est toujours fait remarquer par un activisme quotidien dans le Nord-Kivu, pourra éventuellement profiter de la situation d’insécurité due aux combats actuels qui prévaut dans cette partie du pays pour s’organiser, plonger profondément le Nord-Kivu dans une insécurité plus angoissante et, arriver, finalement, à ce qui a toujours été leur objectif : attaquer le Rwanda. Dans un premier temps, l’Histoire nous rappelle que le Rwanda s’était autorisé tout seul de poursuivre les rebelles des FDLR sur le sol congolais sans s’en référer à Kinshasa. Par la suite, en début de 2009, les Rwandais et les Congolais ont dû lancer une opération militaire conjointe pour traquer les FDLR. C’est au cours de cette opération que le général Laurent Nkunda, chef du CNDP, a été arrêté par le Rwanda le 22 janvier 2009. Le CNDP, initialement soutenu par les autorités rwandaises, est né en juin 2003 dans la région du Nord-Kivu. Il a affronté l’armée congolaise en octobre 2008 avant un retournement d’alliances qui a vu Kinshasa et Kigali s’unir contre les rebelles hutus rwandais du FDLR en janvier 2009 lors de la première opération militaire au cours de laquelle le général Laurent Nkunda, chef du CNDP, avait été arrêté par le Rwanda le 22 janvier 2009. Depuis, il est toujours détenu par Kigali et son dossier semble clos tant que des deux côtés, on n’en parle plus. Jean-Bosco Ntaganda finira-t-il de la même manière que Laurent Nkundabatware ? Aujourd’hui, alors que des combats entre les FARDC et les insurgés du CNDP sont toujours signalés au Nord-Kivu, l’on ignore où se trouve Jean-Bosco Ntaganda, que l’on dit s’être réfugié dans le parc des Virunga, avec des armes et des hommes qui lui sont encore fidèles. Ntaganda continue d'enrôler des enfants soldats, selon HRW Les charges contre Bosco Ntaganda continuent à l’accabler et, par conséquent, à noircir son dossier déjà lourd de charges. Après plusieurs nouvelles accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité portées contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), qui vient d’ailleurs d’ ajouter sept nouveaux chefs d’accusation contre ce général renégat dans un deuxième mandat d’arrêt émis contre lui, c’est au tour de l’ONG Human Rights Watch (HRW) de l’accuser d’organiser des recrutements d’enfants soldats. L’ONG Human Rights Watch a accusé l’ex-général Bosco Ntaganda, ancien chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) d’orchestrer de nouveaux recrutements et enrôlements de mineurs dans les différents conflits qui sévissent dans l’est du pays, notamment dans le Nord-Kivu. Bosco Ntaganda est aussi activement recherché par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui s’affrontent avec les rebelles du CNDP depuis plusieurs semaines dans le Nord-Kivu. 149 nouveaux jeunes hommes enrôlés par la force Selon HRW, l’ancien chef de guerre aurait précisément intégré par la force 149 jeunes hommes, dont environ le tiers a moins de 18 ans, depuis son retour aux combats le mois dernier. L’ONG a également affirmé que de jeunes hommes en fuite dans le territoire de Masisi, fief de Bosco Ntaganda, vers la capitale provinciale Goma, suite à l’exacerbation des combats, il y a deux semaines, auraient à plusieurs reprises fait entendre qu’ils partaient de la zone. Ils craignaient manifestement de devoir faire face aux hommes armés qui voulaient les intégrer dans leurs rangs. HRW estime que, aidé par ses hommes, Bosco Ntaganda organise des enlèvements de façon assez régulière, jusque dans les écoles. Des enfants et des adolescents issus des ethnies tutsie et hutue, souvent contraints de porter des armes et des munitions, constituent sa cible de prédilection, estime HRW, qui croit que le fait de cibler ces minorités rwandophones dans la région vise à « raviver » les tensions tribales dans la région entre ces groupes rwandophones et les autres ethnies locales. Les accusations de HRW viennent en effet appuyer plusieurs autres déclarations et soupçons formulés, il y a quelques semaines, par les autorités congolaises, à l’encontre de Bosco Ntaganda, qui l’avaient déjà tenu pour « responsable » des combats qui se déroulent dans le Nord-Kivu depuis fin avril, allant même évoquer la possibilité de l’arrêter. Pour le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, « tout ce qui se passe dans l’Est est sous la responsabilité du général Bosco Ntaganda et il doit être recherché pour cela », ajoutant que si les unités de sécurité mettent la main sur lui, « il répondra devant les juridictions congolaises de tous ses actes ». Human Rights Watch pense que «le gouvernement congolais doit mettre fin au cycle destructeur de protection des auteurs d’atteintes graves aux droits humains et doit, au lieu de cela, les arrêter ». « Le moment est venu d’arrêter Ntaganda, et les Casques bleus de l’ONU doivent tout faire pour soutenir les efforts du gouvernement congolais en la matière.» Dans un communiqué publié à Goma, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), l'ONG Human Rights Watch affirme que « Bosco Ntaganda a recommencé à commettre contre des enfants des crimes identiques à ceux pour lesquels la Cour pénale internationale a déjà émis à son encontre un mandat d’arrêt », selon Anneke Van Woudenberg. « Tant que Bosco Ntaganda sera en liberté, a-t-elle prévenu, les enfants et les civils vivant dans l’est du Congo seront exposés à un risque sérieux pour leur sécurité. » D’après les conclusions de Human Rights Watch tirées d’entretiens avec des témoins et des victimes, les troupes de Ntaganda – estimées entre 300 et 600 soldats qui l’ont suivi dans sa mutinerie – ont recruté de force au moins 149 garçons et jeunes hommes dans les environs de Kilolirwe, de Kingi, de Kabati et d’autres localités sur la route de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, entre le 19 avril et le 4 mai. Au moins sept garçons sont morts dans les combats. Les garçons et jeunes hommes enrôlés de force étaient âgés de 12 à 20 ans et appartenaient pour la plupart aux groupes ethniques tutsi et hutu. Au moins 48 d’entre eux avaient moins de 18 ans, et 17 avaient moins de 15 ans. D’après les schémas de recrutement documentés, Human Rights Watch pense que l’activité réelle de recrutement pendant cette période peut avoir été considérablement plus importante. Kabila prône « une cohabitation pacifique » Très inquiet de la tournure que prend le conflit et de l’instabilité politique croissante au Nord-Kivu, le président de la République, Joseph Kabila a réuni le mercredi 16 mai dans la foulée près d’une quarantaine de députés de la région Nord-Kivu, issus de l’opposition et de la majorité, dans sa résidence privée de Kingakati. L’objectif de cette rencontre qui a duré deux heures et qui n’a pas été concluante, était d’inciter les élus ou leaders de la région à davantage s’investir dans la recherche des possibles solutions au conflit et de prôner le dialoguer pour recréer la confiance qui pourrait amener à une cohabitation pacifique entre les ethnies autochtones et celles du Rwanda. Inquiétude, insécurité, déplacements répétitifs, peur, viols, vols, tueries, massacres, diverses exactions…voilà le lot quotidien de la population civile qui ne sait plus à quelles autorités se fier en ce moment où elle pense tirer les dividendes de sa volonté d’avoir élu le 28 novembre 2011 ceux qui doivent parler pour elle en défendant ses intérêts. Kléber Kungu

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