samedi 24 mars 2012

WWF plante 3 500 hectares d’arbres pour de la braise écologique


Goma/Nord-Kivu
WWF plante 3 500 hectares d’arbres pour de la braise écologique
Au Nord-Kivu, le programme de conservation des forêts en Afrique centrale se dit satisfait du projet dénommé « EcoMakala » ou « la braise écologique » qui a produit 3 500 hectares d’arbres. Initié en 2007, ce projet poursuit deux objectifs: planter des arbres à croissance rapide hors du parc des Virunga pour diminuer le taux d’abattage d’arbres de ce parc et augmenter les revenus des paysans qui exploitent les arbres.
Les responsables de ce projet sont satisfaits des résultats obtenus, cinq ans après son lancement. Les premiers résultats révèlent que les populations riveraines du parc s’intéressent davantage aux arbres plantés dans le cadre du projet EcoMakala qu’à ceux du parc, rapporte Radiookapi.net
Depuis 2007, WWF (Fonds mondial pour la nature) a réussi à planter 3 500 hectares d’arbres à croissance rapide alors qu’il ne visait que 2 000 hectares au lancement du projet. « On a pu sélectionner les arbres à croissance rapide pour répondre rapidement aux problèmes d’énergie de la ville de Goma. Il y a déjà ce changement d’axe. La population veut maintenant utiliser les arbres plantés au lieu des arbres qu’ils allaient chercher dans le parc », a déclaré Ernest Ntumba, superviseur du projet EcoMakala au sein de WWF.
Hormis l’abolition de la coupe abusive du bois, ce projet vise aussi à accroitre les revenus des paysans. WWF estime qu’avec une production intensive de la braise, le marché sera inondé en braises. Ce qui va entraîner, ipso facto, la baisse du prix de ce produit de grande consommation et le surplus de la production des paysans pourra être vendu dans d’autres villes.
« Aux alentours du parc des Virunga, la densité de population est énorme et elle est encore en croissance. Plus de 90% de cette population a besoin de charbon de bois pour pouvoir préparer à manger et se chauffer. Il n’y a cependant pas suffisamment de bois à brûler disponible. Les habitants se tournent donc vers les forêts protégées à l’intérieur du Parc National des Virunga », peut on lire sur le site web de WWF.
Les femmes qui se rendaient dans le parc pour exploiter la braise s’exposaient également aux menaces de viol de la part des miliciens. D’où l’intérêt du projet EcoMakala.
Bien des coins de la RDC sont en train d’être déboisés par la coupe effrénée des arbres par la population pour en faire des braises et de bois de chauffage. Il suffit de circuler sur la Nationale n°1 (de Muanda, dans le Bas-Congo à Kasumbalesa, dans le Katanga) pour être sidéré – pour ceux qui ont encore le cœur sensible – devant le spectacle qu’offrent à vue d’œil des centaines d’hectares déboisés.
Il ne suffit pas de planter des arbres, même à un nombre très élevé. Il faudra surtout apprendre à la population à le faire. En effet, que deviendra ce partie du pays une fois la quantité d’arbres plantés épuisée, d’autant plus que le nombre d’habitants ne fait qu’augmenter chaque jour.
Dans tous les cas, le projet EcoMakala ne mérite pas de s’arrêter à la seule province du Nord-Kivu. Il aura plus d’impact si d’autres EcoMakala naissent à partir de cette belle et enrichissante expérience.
Dans certains endroits, comme dans le territoire de Mbanza-Ngungu, district des Cataractes, dans le Bas-Congo, les populations et les personnes les plus avisées tirent déjà la sonnette d’alarme devant le désastre menaçant provoqué par la coupe effrénée des arbres.
La société civile de Mbanza-Ngungu réclame la préservation des forêts des Cataractes. Celle-ci demande, par conséquent, au ministère national de l’Environnement de préserver les forets du district des Cataractes. Ces forêts sont menacées par le déboisement auquel se livrent les communautés locales, selon le responsable de cette structure, Mayala Ngoma.
«Les villageois, paysans et certaines entreprises, coupent les arbres d’une façon déplorable», se plaint Mayala Ngoma ajoutant que les arbres fruitiers comme les avocatiers, manguiers et safoutiers ne sont pas épargnés.
M. Ibrahim Manzukula, porte-parole des paysans de Mbanza Ngungu, ajoute qu’entre quarante et cinquante véhicules remplis de braises quittent tous les jours le secteur de Boko «au vu et au su des services locaux de l’environnement». Ainsi propose-t-il de sensibiliser les communautés locales sur le danger de la déforestation et sur la nécessité de reboiser les forêts.
Par ailleurs, il demande aux autorités politiques de fournir des moyens suffisants pour une modernisation réelle de l’agriculture afin que les villageois arrêtent de couper les arbres. Dans cette même optique il faut former les villageois ou les paysans en particulier en ce qui concerne les changements climatiques.
Cette situation entraîne des conséquences néfastes pour les habitants. Avec la déforestation consécutive à cette coupe, les habitants souffrent de la sécheresse due à la rareté des pluies, des chaleurs excessives, de la perturbation climatique. Voilà une situation liée au réchauffement climatique
Le projet EcoMakala est particulièrement bien placé pour servir de projet pilote dans le cadre de la diminution de la déforestation. Nous parlons de REDD - ‘Reducing Emissions from Deforestation and forest Degradation’ – ou la diminution des émissions en réduisant la déforestation. Par la mise sur pied de plantations pour offrir une alternative aux forêts naturelles du parc national, EcoMakala participe à la diminution de la déforestation. On parle de REDD+ si le projet contribue également à la conservation, à la gestion durable des forêts et à la séquestration de carbone.
Le WWF n'est pas seul dans ce projet. Il travaille sur le terrain avec des associations et des ONG locales. De plus, EcoMakala peut compter sur l'aide financière de la Commission européenne, du WWF-Belgique et de l'IFDC (International Fertiliser Developement Center) dont le montant s’élève à 2.403.616 euros dont 1.790.000 de l'Union européenne et 613 616 du WWF-Belgique.
Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire