jeudi 21 juillet 2011

Albert II pense aux femmes congolaises victimes de viol

Dans un discours à l’occasion de la fête nationale belge
Albert II pense aux femmes congolaises victimes de viol
Lors de la fête nationale du Royaume de Belgique, le Roi Albert II a prononcé un discours dans lequel il a entre autres parlé du travail qu’abat le Dr Denis Mukwege dans le soin et l’aide que ce médecin congolais de renommée internationale apporte aux femmes « victimes de terribles violences dans l’Est du Congo. » Il a invité par conséquenrt la communauté internationale « à travailler efficacement avec les autorités du Congo, et des pays voisins, pour mettre fin à ce drame. »
Le Roi des Belges, qui s’adressait à ses compatriotes au sujet de la situation critique que traverse le Royaume de Belgique depuis 403 jours – aujourd’hui – dans un discours solennel, en a profité pour parler d’autres problèmes plus importants qui se passent dans le monde. Il s’agit notamment des cas de violences dont les femmes congolaises de l’Est de la RDC sont constamment victimes.
En évoquant ce problème, le chef de l’Etat belge a souligné les problèmes des Belges ne devaient pas leur faire oublier le monde qui les entoure. Et dans ce monde, l’on trouve, la RDC, l’ancienne colonie de son pays qui mérite une attention particulière en raison de la situation sécuritaire.
Il n’a pas caché l’émotion qu’il a ressentie « lors de la remise du prix Roi Baudouin pour le développement au médecin congolais Denis Mukwege. » Il a salué le courage de cet homme hors-pair qui, dans des conditions très difficiles, vient aide à ses compatriotes féminines « qui sont victimes de terribles violences dans l’Est du Congo. »
« Par ailleurs, nos problèmes internes ne doivent pas nous conduire vers un repli égoïste sur nous-mêmes et nous faire oublier le monde qui nous entoure. A ce propos, je voudrais partager avec vous l’émotion que j’ai ressentie lors de la remise du prix Roi Baudouin pour le développement au médecin congolais Denis Mukwege. Dans des conditions très difficiles, il soigne et vient en aide aux femmes qui sont victimes de terribles violences dans l’Est du Congo. »
Le souverain belge en a profité pour appeler la Belgique, l’Union européenne et les Nations Unies à travailler efficacement avec les autorités du Congo, et des pays voisins, pour mettre fin à ce drame. Nous ne pouvons pas rester indifférents à de telles situations. »
« J’appelle notre pays, l’Union européenne et les Nations Unies à travailler efficacement avec les autorités du Congo, et des pays voisins, pour mettre fin à ce drame. Nous ne pouvons pas rester indifférents à de telles situations», a déclaré le Roi Albert II.
L’appel du Roi Albert II intervient alors que Bruxelles, la capitale de la Belgique, recevait, voici quelques jours, des femmes de diverses nations, particulièrement des Congolaises, qui, à la fin de la marche mondiale des femmes congolaises qu’elles ont organisée depuis Paris, qui sont allées déposer une plainte en bonne et due au sujet de nombreux cas de viols dont elles sont victimes.

« Ni violées, ni persécutées ».
Dans cette marche mondiale des femmes congolaises, organisée sous le thème « Ni violées, ni persécutées », les organisatrices entendaient protester contre les violences sexuelles faites aux femmes en République démocratique du Congo. Selon les organisateurs de cette marche pacifique, 48 femmes par heure sont violées dans le plus grand pays d’Afrique Centrale, soit 1152 par jour et plus de 400.000 par an. Un triste record qui fait de la RDC le deuxième pays le plus dangereux pour les femmes au monde après l’Afghanistan.
C’est le résultat de plus d’une décennie d’instabilité dans la partie orientale du pays de Patrice Lumumba où militaires de l’armée nationale et miliciens de diverses origines se livrent à cœur joie dans le viol, considéré comme une arme de guerre.
La recrudescence de cas de viol est telle que des voix ne cesser de s’élever pour dénoncer de tels actes qui déshonorent la RDC et ses dirigeants. C’est notamment le cas de Sihem Habchi, de « Ni Putes, Ni Soumises » (NPNS), association qui a organisé cette marche en collaboration avec la diaspora congolaise, qui a estimé qu’« on ne peut plus détourner les yeux de ce qui se passe au Congo ».
La marche, longue de 309 km séparant Paris de Bruxelles, est passée par 14 villes où de nombreuses voix se sont élevées de manière énergique en faveur des femmes congolaises pour dénoncer les violences faites à la femme congolaise.
Plusieurs femmes de haut rang ont donné de la valeur à cette marche en la soutenant. C’est le cas notamment de Marthe Tshisekedi, épouse d’Etienne Tshisekedi et de Liliane Bemba, l’épouse de Jean-Pierre Bemba, en prison à la Haye aux Pays Bas.
En octobre 2010, une autre marche analogue avait été organisée à Bukavu, chef-lieu du Sud Kivu, haut-lieu de la 3ème action globale de la Marche mondiale des femmes contre les violences sexuelles. L’événement avait été lancé solennellement à l’époque par l’épouse du Chef de l’Etat, Mme Olive Lembe Kabila.
Le phénomène du viol massif de femmes congolaises notamment à l'est de la RDC est devenu un problème international qui continue de choquer la conscience collective des Congolais aussi bien du terroir que de l'étranger.
A ce titre, il mérite que la communauté internationale s’implique profondément pour le combattre en traduisant devant la justice toutes les personnes impliquées dans ces viols. Et aujourd’hui, l’Onu estime que ces exactions, dont au moins 387 viols, commises par la rébellion en quatre jours début août 2010 dans 13 villages du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) pourraient constituer des "crimes contre l'humanité", selon un rapport publié dernièrement.
Kléber Kungu

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