jeudi 27 mars 2014

FRANCOPHONIE : « Pompes » ou « pompe » funèbre (s) ?



« Pompes » ou « pompe » funèbre (s) ?

            « Pompes funèbres » et « pompe funèbre ». Nous sommes nombreux à avoir déjà aperçu dans un coin de rue – d’autant plus qu’il y en a plusieurs dans cette capitale – ces maisons portant l’un des couples de mots et où se vend tout ce qui accompagne un mort dans son ultime voyage. Cependant, je crains que nous ne soyons pas nombreux à nous être demandé – sans « s »- pourquoi certains écrivent « pompes funèbres » et d’autres « pompe funèbre ».
            Question : qui ont tort : les premiers ou les seconds ?  Répondons à la question en expliquant. « Pompes funèbres » sont une « entreprise chargée de l’organisation des funérailles d’une personne décédée » ( quoiqu’en RDC cela soit différent !). Donc, le mot principal composant la dénomination de cette entreprise – « pompes » - est toujours au pluriel. Lorsqu’il est au singulier et n’est pas accouplé avec « funèbre », il signifie autre chose, par exemple, un « dispositif utilisé pour aspirer, pour déplacer ou pour comprimer des liquides et des gaz », selon Microsoft® Encarta® 2009. Cela ne veut pas dire que ce mot ne prend jamais la marque du pluriel.
            La grande différence est que lorsqu’on parle de « pompes funèbres », il s’agit de cette entreprise ou de la maison chargée de la vente du matériel funéraire. Donc, on ne peut pas faire la confusion en écrivant « pompe funèbre ».
Kléber Kungu


La 9e session parlementaire des pays de la CIRGL s’ouvre à Goma



Sous la présidence en exercice du Burundi

La 9e session parlementaire des pays de la CIRGL s’ouvre à Goma

            La 9ème  session ordinaire du comité exécutif du Forum des parlementaires des pays membres de la Conférence internationale des pays de la région des Grands Lacs (CIRGL) s’est ouverte mercredi 26 mars à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
            Aussitôt après l’ouverture du forum, les parlementaires membres se sont ensuite rendus dans quelques sites pour visiter quelques victimes de violences sexuelles à Goma en signe de solidarité. Pour le président du comité exécutif du Forum des parlementaires des pays membres de la CIRGL, l’ancien président burundais, Sylvestre Ntibantunganya, cette solidarité est adressée également  au peuple congolais tout entier dans sa quête de paix.
            Ces parlementaires ont également  rendu visite jeudi 27 mars  aux déplacés de guerre dans les camps de Mugunga.
            «Nous venons aussi à Goma pour inscrire désormais nos activités dans un travail de proximité plutôt que d’être toujours entre quatre murs, travailler dans de grands hôtels sans être confrontés aux réalités que vivent les personnes que nous représentons», a-t-il affirmé.
            Quant au vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutaichirwa, il a appelé à l’implication de ces parlementaires pour que la paix soit consolidée dans la sous-région de Grands Lacs.
            Deux parlementaires congolais représentent la RDC à ces assises. Il s’agit du sénateur Lola Kisanga et du député national Athanase Matenda Kyelu.
            C’est en décembre 2007 que le Forum des parlementaires des pays membres de la CIRGL avait été institué à Kigali au Rwanda. Il  a pour rôle d’encourager la diplomatie ou la politique internationale dans la sous-région à travers des actions diplomatiques et des visites sur le terrain.
            La 8ème session ordinaire du comité exécutif du Forum des parlementaires de la CIRGL et de la 4ème session ordinaire de l’Assemblée plénière se sont tenues à Bujumbura au Burundi du 11 au 13 novembre 2013 sous la présidence de la République démocratique du Congo qui l’a cédée à ce pays à la fin des travaux. C’est le sénateur congolais, Jean Pierre Lola Kisanga, qui était président en exercice du comité exécutif dudit forum.
            Kinshasa avait abrité, du 22 au 24 janvier 2013, la "3ème Session ordinaire de l'Assemblée plénière et la 6ème réunion du comité exécutif du Forum des parlementaires de la conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (FP/CIRGL). Le FP-CIRGL regroupe douze parlements.
            Les travaux de ces assises s’étaient déroulés au Palais du peuple, sous le thème : Paix et stabilité et sécurité.
Kléber Kungu

mercredi 26 mars 2014

FRANCOPHONIE : « La croiyance »



« La croiyance »

            « La croiyance » n’est ni une Eglise de réveil comme on en voit presque partout  dans la capitale congolaise, ni autre chose qui s’y apparenterait. C’est plutôt le nom d’une boutique que j’ai aperçue à la bifurcation vers l’avenue Mont-Fleury, dans la commune de Kintambo. Une petite boutique non différente de toutes celles que nous voyons sur tous les coins de rue de Kinshasa.
            Le problème, c’est que l’orthographe du mot « croiyance » est massacrée au point de me faire douter de la qualité des produits vendus dans cette boutique. Le rédacteur de ce mot s’est certainement fourvoyé dans sa rédaction en croyant que le mot, issu du verbe « croire » (avec un « i ») a des raisons de s’écrire avec « i ». Alors qu’il s’orthographie comme suit : « croyance » !
Kléber Kungu

Le Royaume a dépensé plus de 10 millions d’euros pour 24 heures



Première visite d’Obama en Belgique

Le Royaume a dépensé plus de 10 millions d’euros pour 24 heures

            Le président américain Barack Obama, en 5 ans de présidence, vient d’effectuer sa toute première visite officielle de 24 heures top chrono en Belgique. Un voyage à la hauteur de la grandeur du visiteur et de son pays, les Etats-Unis d’Amérique, la plus grande puissance du monde, du point de vue du dispositif sécuritaire, du coût... L’avion présidentiel Air Force One, trois avions de transport, deux hélicoptères, deux Cadillac, 45 voitures d'escorte (de 150 à 200 personnes sont chargées de sa sécurité), tel est l’imposant dispositif qui accompagne Barack Obama. Le tout pour un coût estimé à 12 millions d'euros.
            Recevoir le président américain est une bonne chose autant des soucis de plus. En effet, recevoir Barack Obama peut coûter cher, très cher. En visite express en Belgique à l'occasion des sommets de l'UE et de l'Otan, Barack Obama, dont il faut bien assurer la sécurité, laissera derrière lui une note salée:  415 000 euros de l'heure…pendant un séjour tr-s court de 24 heures. C’est-à-dire environ 10 millions d’euros. Le Royaume de Belgique l’a expérimenté à ses dépens.
            Rien que pour les trajets de Barack Obama entre son Hilton du quartier de la Toison d'Or et les lieux de tenue des sommets de l'Union européenne et de l'Otan mercredi, 350 policiers et militaires belges, à moto, ont été mobilisés. Pour sa visite d'un cimetière américain de la Première Guerre mondiale en compagnie du roi des Belges et du Premier ministre Elio Di Rupo, il a fallu mobiliser 30 voitures blindées et 9 hélicoptères américains.
            Le court séjour de Barack Obama a donné des sueurs froides au maire de Bruxelles, Yvan Mayeur. Car si la ville accueille très régulièrement des sommets de l'UE, pour une facture de sécurité estimée à un demi-million d'euros par édition, "cette fois vous pouvez multiplier ce montant par 20", s'est-il exclamé au quotidien britannique The Guardian.
            Pour des raisons de sécurité, la capitale belge s'est transformée, durant 24 heures, en véritable zone militarisée. Hôpitaux et réseaux d'égout ont été passés au peigne fin pour sécuriser la ville. Des hélicoptères américains ont même été autorisés à survoler la capitale. Mais aussi parce que Barack n'y est lui-même pas allé avec le dos de la cuiller: une escorte de quelque 900 membres, 45 véhicules et trois avions cargo…
            Pour organiser ce voyage d’envergure, il a fallu mobiliser 45 autres véhicules spéciaux qui ont également fait le voyage dans les soutes de ces avions, 900 employés nécessaires. 300 agents spéciaux soit en tout un total de 1200 personnes se sont déplacées pour un seul homme. L'essentiel de la facture est payé à coup de millions de dollars par les Etats-Unis.

Un imposant dispositif sécuritaire
"La flotte présidentielle comprend deux Boeing 747-200B réaménagés et spécialement équipés de manière à ce que le président et son équipe puissent se déplacer de façon souple et sûre tout en gardant le contact avec les responsables civils ou militaires afin de ne provoquer aucun retard de réaction en cas de crise", selon le site wikipédia.
            Le président voyage toujours à bord du Boeing appelé le Air Force One. Deux hélicoptères Vicking de la US Marines escorteront les déplacements du président. Pour la protection du président sont également prévus 5 hélicoptères Hawk surarmés. Trois autres énormes avions gros porteurs font partie du cortège avec dans leurs soutes, les deux cadillac blindées du président. Le véhicule est surnommé "The beast" soit la bête en français. Cette voiture immatriculée à Washington D.C (of course) est "un bijou de la sécurité qui le protège contre la plupart des attaques", peut- on lire sur le site de nos confrères de la Dernière Heure.
            Quant à la Cadillac d'Obama, elle est équipée d’une carrosserie en acier trempé, de fusils à pompe à côté des sièges, de caméras à vision nocturne, etc.
            Les Américains ne lésinent pas sur les moyens. Barack Obama voyage avec sa propre équipe médicale, une ambulance suréquipée et, au cas où, ses poches de sang."

            Bref, il a fallu mobiliser plus de 1 500 policiers belges, 200 agents de sécurité américains, trois périmètres de sécurité, des hélicoptères, des embarras de circulation, tout cela pour un seul homme. N’a-t-on pas seulement exagéré pour sécuriser Barack Obama ? s’interrogent certains esprits. Non, car l’homme le plus puissant de la planète mérite une telle sécurité.

Kléber Kungu

mardi 25 mars 2014

Six chefs d’Etat à Luanda réfléchissent sur la sécurité de la Région



Stabilisation de la sous-région des Grands Lacs

Six chefs d’Etat à Luanda réfléchissent sur la sécurité de la Région


Le mini-sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a débuté mardi 25 mars, à Luanda, capitale angolaise, sous l'égide du Président en exercice de l'organisation, José Eduardo dos Santos.  Au total, ils sont sept chefs d’Etat de la sous-région des Grands Lacs, à savoir : l’Angolais José Eduardo dos Santos, le Congolais de Kinshasa Joseph Kabila de la RDC, le Congolais de Brazzaville Denis Sassou Nguesso, le Rwandais Paul Kagame, l’Ougandais Yoweri Museveni et le Sud-africain Jacob Zuma. Au menu de la rencontre qui se réalise à huis-clos au Centre de conventions de Talatona, la  paix, la stabilité et la sécurité dans la sous-région des Grands Lacs.

            L’ordre du jour de cette rencontre prévoit également l’évaluation du niveau de coopération entre les respectifs pays dans le cadre de l’intégration et du développement régional.
            Partagé entre l’ouverture de la 2ème conférence minière qui s’est tenue à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il était déjà annoncé, et le mini-sommet de Luanda, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, accompagné des ministres des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda et de la Défense et Anciens combattants, Alexandre Luba Ntambo, a dû finalement préférer le second à la première - importance et enjeux obligent ! – qui a ouvert les travaux à Luanda, mardi 25 mars, autour de José Eduardo dos Santos, président de l’Angola et président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), d’un mini-sommet consacré la question de la stabilisation, de la pacification et de la sécurisation de la sous-région secouée de longue date par des crises à répétition.

Nombre de participants réduit. Pourquoi ?
            Le nombre réduit des participants, soit sept chefs d’Etat et le caractère de huis-clos de la rencontre renferment tout un message et tout l’enjeu. Alors que la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs regroupe onze pays (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, RDC, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Zambie), pourquoi, se demande-t-on, les autres pays (Burundi, Centrafrique, Kenya, Soudan,  Zambie) ne répondront pas à l’appel de Luanda. Sans soute la situation politique et sécuritaire prévalant au Burundi, en Centrafrique, au Soudan ne peut-elle pas permettre à leurs chefs d’Etat de se déplacer. Pourquoi alors le président Michael Chilufya Sata de la Zambie ne fera-t-il pas le déplacement de Luanda ?
            José Eduardo dos Santos, en sa qualité de géniteur du projet, et de président en exercice de la CIRGL, est en phase de consultation de différents protagonistes de la crise dans la région des Grands Lacs. Il s’agit essentiellement de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda. Quant à Denis Sassou Nguesso, la proximité de son pays avec la RDC fait du Congo/Brazzaville un partenaire incontournable et privilégié du Congo Kinshasa.
            Les bonnes relations que le Congo Brazzaville entretient avec le Rwanda, pays indexé à maintes reprises dans les conflits récurrents dans l’Est de la RDC ont certainement joué dans le choix de Denis Sassou Nguesso.  Quant à la République sud-africaine, la participation de ce pays à la Brigade spéciale d’intervention de l’Onu et le poids politique de ses points de vue dans la résolution des crises dans la sous-région des Grands Lacs sont parmi les facteurs qui pèsent beaucoup.
            Depuis son accession à la présidence de la CIRGL, José Eduardo Dos Santos, qui tient à marquer de son empreinte, sa présidence, ne cesse de multiplier des actions pour faire évoluer le processus de paix presqu’en panne dans la région.  En effet, en dépit de la signature par les 11 chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la CIRGL en février 2013, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité, la coopération pour la RDC et la région, la paix et la sécurité restent à ce jour des denrées encore rares. Des groupes armés encore en grand nombre y pullulent, en dépit de l’émiettement de la rébellion pro rwandaise, semant toujours mort et désolation parmi les populations civiles, des accusations sur le soutien présumé du Rwanda à sa rébellion continuent à alimenter l’actualité dans une région toujours en proie à une insécurité ambiante. C’est que le chemin à parcourir reste encore long.
            En dépit de cela, le processus connaît une nette évolution avec l’opérationnalité de la Brigade d’intervention rapide des Nations unies qui, avec les Casques bleus de la Monusco, appuie les FARDC dans leur traque contre tous les groupes armés encore actifs dans la région et qui refusent de déposer les armes.
            Luanda dispose par ailleurs d’un atout majeur. Sa double appartenance autant à la CIRGL qu’à la Communauté de développement des Etats de l’Afrique australe (SADC) lui donne plus de marges de manœuvre, et pourquoi pas, d’actions. Ce qui lui donne une suprématie pour imposer à ses pairs sa vision de la paix et de la sécurité qui doivent exister entre les pays membres de la sous-région.
Kléber Kungu
 

lundi 24 mars 2014

Mort de Kasa-Vubu: Un anniversaire célébré dans l’anonymat total



24 mars 1969-24 mars 2014 : 45 ans de la mort de Joseph Kasa-Vubu

Un anniversaire célébré dans l’anonymat total

            Depuis que le premier président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kas-Vubu est mort le mars 1969, cela totalise 45 ans.  Cet anniversaire a été célébré en RDC dans l’anonymat le plus total, d’autant plus qu’aucune cérémonie nationale officielle n’a été organisée, quoiqu’on signale l’organisation de quelques des manifestations au Bas-Congo, province dont est originaire Joseph Kasa-Vubu, et à Kinshasa pour célébrer cet anniversaire.
            A en croire radiookapi.net, des cultes œcuméniques ont été organisés dans tous les territoires et villes de la province natale de Joseph Kasa-Vubu, tandis qu’à Kinshasa, la capitale, des partis politiques dont l’Alliance des bâtisseurs du Kongo (Abako) se sont souvenus de l’ancien dirigeant de cette formation politique en déposant des gerbes de fleurs devant le monument de l’ancien président érigé au rond-point Kimpuanza dans la commune qui porte son nom.
            Dans la cité de Kisantu, dans le Bas-Congo, à quelque 131 km de Kinshasa, des membres du gouvernement provincial du Bas-Congo ainsi que ceux de l’Association Œuvres du président Kasa-Vubu et des partisans de l’Abako, ont pris part à la messe d’actions de grâce organisée dans la paroisse Saint Joseph de Kintano.
            A Kinshasa, en dehors de l’Abako, des partis politiques, y compris de l’opposition, n’ont pas manqué de rendre un hommage mérité à celui que d’aucuns considèrent comme le symbole de l’intégrité morale, d’excellence, d’honnêteté, de patriotisme et de la bonne gouvernance qui ont marqué sa présidence de 1960 à 1965.

« Un mausolée abandonné »
            Après avoir été renversé par un coup d’Etat en 1965 par Joseph Mobutu, le président Joseph Kasa-Vubu est mort quatre ans plus tard dans la ville de Boma au Bas-Congo à l’âge de 52 ans. Son corps est placé dans un mausolée depuis 2006.
            Ce mausolée, situé au village Singhini à 215 km de Matadi, avait été érigé à la période de la transition par le président Joseph Kabila qui, par ce geste, avait voulu honorer la mémoire de son prédécesseur. Un geste qui avait été salué et par l’ancien gouverneur du Bas-Congo, Tsasa-di-Ntumba et les membres de la famille biologique de Joseph Kasa-Vubu. Il avait été inauguré par l’ancien vice-président de la République Yerodia Ndombasi.
            Malheureusement, à ce jour, apprend-on, le mausolée de Joseph Kasa-Vubu est dans un état très délabré. La société civile du Bas-Congo, qui affirme que le toit de cet édifice est troué, laissant entrer l’eau de pluie, demande au gouvernement de le réhabiliter.
            Une demande honteuse qui dénote seulement l’irresponsabilité de ceux qui à qui reviennent la charge de réhabiliter le mausolée. Faudra-t-il comprendre qu’il faut demander à Joseph Kabila ou au gouvernement Matata de s’occuper de l’entretien de cet édifice. Pour un toit troué, faudra-t-il en solliciter la réparation au chef de l’Etat, qui s’était soucié de le réhabiliter pour près de 2 millions de dollars américains ?
            Puisqu’il était prévu, apprend-on, des actions connexes à impact visible et immédiat en faveur de la population pour le développement de cette contrée à savoir, l’adduction d’eau vers les villages Kitundu et Lukamba-Bemba, l’électrification des villages situés entre Singini et Lukamba-Bemba, la construction d’une auberge et l’asphaltage de la voie d’accès Tshela-Singini, voilà au moins ce que la société civile du Bas-Congo est den droit de rappeler au gouvernement pour qu’il arrive à tenir sa promesse.
Kléber Kungu

dimanche 23 mars 2014

FRANCOPHONIE : « … tu as fait la fiereté de notre pays…»



« … tu as fait la fiereté de notre pays…»

            « Pascal Tabu Ley Rochereau, 54 ans de musique, tu as fait la ‘’fiereté’’ de notre pays à travers le monde ». C’est de cette manière que la nation congolaise continue de rendre hommage à celui qui, 54 ans durant a fait plaisir aux Congolaises et aux Congolais par ses chansons plus dansantes les unes que les autres en plantant de grands panneaux portant ces écrits laudatifs.
            Ambassadeur de la musique congolaise durant sa riche carrière musicale, Tabu Ley a été tout, sauf la « fiereté » de ce pays dont il a réussi à rehausser la cote musicale. En effet, les écrits que comportent ces panneaux plantés sur quelques artères de Kinshasa, notamment au croisement des avenues du Flamboyant et de Libération (ex-24 Novembre), sur le boulevard Lumumba sont loin de rendre à la Nation congolaise la fierté que Pascal Tabu Ley Rochereau lui a rendue.
            Le mot « fiereté » qui vient de l’adjectif qualificatif « fier, (ère)) a été proprement massacré. Sans doute son rédacteur a-t-il confondu sa constitution avec celle du mot « ancienneté ». En effet, quelques mots, à l’instar de « ancienneté », « pureté », « sûreté », etc. se forment en ajoutant « té » à la forme féminine des adjectifs issus de ces mots. Cependant « fierté », « bonté », « cherté » font exception…
Kléber Kungu

FRANCOPHONIE : « Mboté Souriez. Vous êtes à Kinshasa, capitale du Comesa ».



« Mboté Souriez. Vous êtes à Kinshasa, capitale du Comesa ».

            Sur d’imposants panneaux publicitaires ornant quelques artères de la capitale congolaise et que quelques visages souriants des Congolais éclairent davantage, l’œil du vigilant peut lire ceci : « Mboté Souriez. Vous êtes à Kinshasa, capitale du Comesa ».
            En réalité, les initiateurs du marketing de ce genre de rencontre internationale n’ont fait que rééditer leur exploit qu’ils avaient initié lors de la tenue du XIV ème sommet de la Francophonie tenu à Kinshasa en octobre 2012. « Mboté Souriez. Vous êtes à Kinshasa, capitale de la Francophonie », avaient-ils écrit.
            Exploit, vous avez dit ? Oui, l’exploit consiste à avoir osé placer un accent aigu sur ce mot de souche bantu – je refuse d’écrire bantu avec « ou » et l’accorder comme le font les autres, car le faire, c’est le dépouiller de sa substance bantu ! – qu’est mboté. En effet, mbote – dont la prononciation est « mboté » ne peut pas, pour quelque raison que ce soit, sinon de phonétique, prendre un « é », car le « e » des langues bantu se prononce comme étant accentué.
            Qu’on ne nous apprenne donc pas à franciser des mots bantu qui n’ont pas besoin d’être francisés pour en faciliter la lecture ! C’est pourquoi je décline cette invitation de « sourire »
Kléber Kungu

Escroquerie à la banque UBA



Incroyable mais vrai

Escroquerie à la banque UBA

  • Une dizaine de cadres de la DGI (Direction générale des impôts) contractent, depuis 2012, un crédit auprès de la banque UBA dont ils n’ont jamais joui jusqu’à présent, alors que des retenues de remboursement sont opérées depuis août 2012.
  • Saisi depuis août 2013 par les cadres de la DGI, le Tribunal de commerce de la Gombe mis devant ses responsabilités.
            Ce qui se passe à la banque UBA RDC SARL (United Bank for Africa) sort de l’ordinaire, tellement les faits étonnent plus d’un. Onze inspecteurs des impôts de la Direction générale des impôts ont signé chacun un contrat de prêt de l’ordre de 17 700 dollars américains en mai 2012 pour financer l’achat d’une Jeep de marque Lifan. L’article 2 dudit contrat, dont L’Observateur a obtenu copie, stipule ceci : « Le prêt est destiné à financer l’achat d’un véhicule de marque Lifan par l’emprunteur. A cet effet, la banque versera directement au concessionnaire le montant total qui constitue le prix du véhicule. En cas de non livraison dans le délai par le concessionnaire, le montant du prêt sera ainsi mis à la disposition de l’emprunteur ».
            Le premier signe du manque de sérieux d’UBA RDC SARL va se faire voir lors de la signature du contrat. Alors que les 11 inspecteurs de la DGI ont signé le contrat, la banque ne l’a jamais signé. Pourquoi ?
            Il se fait qu’une année plus tard, les emprunteurs n’ont reçu ni le véhicule ni le remboursement du montant total versé, alors que les véhicules sont déjà arrivés à Kinshasa depuis mars 2013 et que des retenues de remboursement sont opérées régulièrement depuis le mois d’août 2012. Toutes les tentatives menées auprès de la banque UBA, d’abord par les emprunteurs eux-mêmes, ensuite par leur avocat, n’ont abouti. Saisi le 12 août 2013 par l’avocat des emprunteurs, le Tribunal de commerce de la Gombe tarde à rendre le jugement pour une affaire aussi claire que celle opposant UBA aux 11 inspecteurs de la DGI.

Prêt de 17 700 dollars contre un Jeep Lifan
            Toute cette affaire, qui devait faire grimper la crédibilité de la banque UBA, prend son origine lorsque 11 inspecteurs de la DGI contractent chacun un prêt d’un montant de 17 700 dollars américains pour financer l’achat d’une Jeep Lifan. Selon la source contactée, la banque a aussitôt remis le montant total, soit 194 700 dollars américains, au concessionnaire avec lequel elle a également signé un contrat.
            Celui-ci, renseigne la source, s’acquitte de ses obligation en passant, au nom de la banque, la commande des véhicules Lifan qui vont atterrir à Kinshasa en mars 2013. Depuis, les emprunteurs attendent d’entrer en possession de leurs véhicules. Sans succès.
            Après avoir attendu de mars à juin 2013 et se conformant à l’esprit de l’article 2 du contrat de prêt signé avec la banque, les emprunteurs vont écrire le 24 juin à la banque pour réclamer le remboursement de la totalité de l’emprunt. La banque va réserver une fin de non recevoir à la lettre.
            Le concessionnaire, Paul Kasembele, à son tour, va écrire à la banque, le 29 juin, au sujet de la livraison en retard des véhicules. Sans succès. Le 24 juillet 2013, les emprunteurs vont saisir leur avocat-conseil, Me Nsimapasi Jean Glorieux, qui va adresser à la banque une mise en demeure de 48 heures. Comme d’habitude, UBA va répondre à cette lettre par un épais silence.

Un dédouanement de véhicules qui n’a jamais eu lieu
            Le 10 août 2013, Paul Kasembele écrit à nouveau à la banque pour lui exiger le dédouanement des véhicules des emprunteurs de la DGI, regrettant en passant que ce dédouanement confié à la Fédération congolaise pour la santé et la sécurité (FECOSSA ONGD ASBL) n’ait rien fait. Celle-ci s’est fait engagée à « accorder un délai de 7 jours franc, sauf imprévu, pour remettre à la disposition de la société précitée ses véhicules. Nous sommes le 17 juillet 2013.
            L’attente des emprunteurs est si longue que leur avocat conseil revient à la charge pour saisir le Tribunal de commerce de la Gombe pour une audience prévue le 22 octobre 2013. Fidèle à ses habitudes, UBA a brillé par son absence. Mais le Tribunal de commerce traîne encore le pas pour rendre le jugement pour une affaire aussi claire dont 11 inspecteurs des impôts de la DGI sont victimes de ce qui ne peut être appelé qu’escroquerie par la banque United Bank for Africa RDC SARL.
            Pourquoi cette banque se comporte de cette manière qui frise de l’arrogance, le mépris à l’endroit de ses clients qui ont respecté l’exécution du contrat en se faisant retenir 477 dollars américains auxquels il faut ajouter quelques frais pour donner 500 dollars sur leurs rémunérations? Et c’est depuis août 2012 que des retenues de remboursement s’opèrent. Aujourd’hui, 20 mois au total de retenues de remboursement viennent d’être opérées sans que les emprunteurs  puissent bénéficier de leurs droits. Ils n’ont en effet bénéficié ni de leurs véhicules ni du remboursement de la totalité du montant du prêt.
            En dépit de toutes les démarches entreprises par les emprunteurs, nous renseigne la source,
pour arriver à régler à l’amiable cette affaire que la banque, par son comportement désinvolte, a voulu qu’elle devienne un différend, sont restées vaines. D’autant plus qu’elle a réservé une fin de non recevoir et à toutes les lettres que les emprunteurs, par leur avocat interposé, lui ont adressées et à la convocation du Tribunal de commerce de la Gombe pour une audience prévue le 22 octobre 2013..
            Pourquoi UBA RDC SARL a refusé de retourner des copies du contrat de prêt portant les signatures des emprunteurs et celles de ses représentants en l’occurrence Trésor Bongombe, directeur du crédit et du risque,  et Morissouali Cissé, administrateur délégué ?
            A la Banque centrale du Congo, en sa qualité d’inspecteur, de voir clair dans cette banque dont le comportement est tout sauf sérieux, face à des clients qui lui ont fait toute la confiance en lui remettant toutes leurs rémunérations qu’ils sont actuellement incapables de mouvementer à leur guise en raison de ces crédits à problème.
Kléber Kungu

Joseph Kabila : « Je vous ai réunis non pour comploter contre le pays ni la constitution »



Kingakati livre ses secrets 

Joseph Kabila : « Je vous ai réunis non pour comploter contre le pays ni la constitution »

            Kingakati vient de livrer ses secrets. « Je vous ai réunis non pour comploter contre la République ni contre la Constitution, mais pour pouvoir réfléchir sur l’avenir du pays… ». C’est en substance le discours que le chef de l’Etat, autorité morale de la Majorité présidentielle (MP) a tenu d’emblée à ses interlocuteurs réunis à Kingakati. Question de mettre tout le monde d’accord sur les sujets à traiter au cours de deux heures d’intenses échanges sur le devenir du pays. Quelque 500 personnalités ont donc fait le déplacement de Kingakati, dont des membres du Bureau politique du PPRD, des chefs des partis politiques membres de la MP, les 11 gouverneurs de province, des sénateurs et des députés, des ambassadeurs accrédités en RDC…
            On connaît un plus sur ce qui a été traité à la réunion de Kingakati,  cité située à environ 80 km de la capitale, par tous les bonzes de la Majorité présidentielle. Ils ont tout traité, excepté la conspiration contre le pays et la Constitution. Bref, de tous les dossiers qui fâchent, il n’en était pas question du tout.,  Aussitôt, la tension dans l’opinion a vite baissé, laissant la place à l’après-Kingakati. Ce que le Congolais est resté à sa faim sur certains dossiers brûlants comme la publication du gouvernement de cohésion nationale…
            Selon certaines sources, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, autorité morale de la Majorité présidentielle, et les membres de la MP ont, deux heures durant, passé au peigne fin la situation générale du pays, notamment la situation de la stabilité macroéconomique, le mode du scrutin, la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire du pays…
            Au sujet de la stabilité macro économique, le président de ka République, Joseph Kabila, a invité ses interlocuteurs à éviter à mettre  tout en mal, estimant que de gros efforts ont été fournis par le gouvernement Matata depuis son avènement aux affaires, sous la houlette du chef de l’Etat.
            Concernant la situation sécuritaire, qui est loin d’être stable sur l’ensemble du pays, le chef de l’Etat a réitéré sa volonté et sa détermination de voir tout le territoire national pacifié. Aussi a-t-il instruit le ministre de la Défense pour accentuer la lutte contre tous les groupes armés qui restent encore réfractaires à l’appel de Kinshasa et de la Monsco à déposer les armes.
            Joseph Kabila a appelé les uns et les autres à se préoccuper d’abord du volet social au détriment des intérêts mesquins. C’est pourquoi il les a encouragés à plus d’ardeur pour beaucoup plus de résultats et d’impact sur la vie quotidienne de la population, en cherchant à améliorer ce qui doit être amélioré notamment.
            Bref, Kingakati s’est penché sur le bilan à mi-parcours de l’action gouvernementale en vue de projeter l’avenir du pays.

Mode de scrutin
            Avec les représentants des formations politiques membres de la Majorité présidentielle, l’Autorité morale a également parlé d’un des sujets qui crèvent l’actualité à ce jour. Il s’agit du mode de scrutin, directe ou indirect. A ce sujet, il a invité ses interlocuteurs à lire les signes du temps pour éviter d’être pris de court. Il a déclaré que le changement s’impose pour ne pas être bloqué ou rattrapé par l’Histoire. Cette histoire qui a toujours eu raison de tous ceux qui ont tenté de voguer à contre-courant.
            Le chef de l’Etat Joseph Kabila s’est également adressé aux parlementaires. Aux sénateurs et aux députés nationaux, il a déclaré que lorsqu’un pays est divisé, la sagesse recommande de recourir à ce que prévoit la Constitution. Explicitant ses idées, il a précisé que, pour le cas d’espèce, il y a lieu de faire recours au referendum.
            Si Kingakati vient de livrer ses secrets, il est loin d’avoir livré tous les secrets, surtout ceux que la population attend impatiemment de longue date. Aussi l’opinion en général reste sur sa faim en ce qui concerne l’avènement de Matata 2. A ce sujet, Joseph Kabila ne s’est pas encore départi de ce qui fait sa force : le suspense.
Kléber Kungu

Nouveau moratoire de 45 jours : les transporteurs continuent à narguer l’autorité



Les propriétaires des véhicules toujours réfractaires au contrôle technique

Nouveau moratoire de 45 jours : les transporteurs continuent à narguer l’autorité

            Alors que le premier moratoire de 45 jours que le gouvernement a accordé aux transporteurs de véhicules en général, de Mercedes 207 dits « Esprit de mort », en particulier, pour passer un contrôle technique à leurs véhicules  a expiré le 15 mars, quelques centaines seulement de véhicules de marque Mercedes 207 ont passé un contrôle technique. Un bilan fort dérisoire alors qu’environ 30 000 Mercedes de type 207 sont en circulation à Kinshasa. Voilà pourquoi le gouvernement provincial de Kinshasa vient d’accorder, la mort dans l’âme, un nouveau délai de 45 jours aux assujettis pour s’exécuter. Un moratoire qui expire le 1er mai prochain. Rien n’est sûr qu’à cette date le taux des véhiculés contrôlés sera en nette augmentation.
            Après un premier sursis qui n’a rien apporté à son expiration le 15 mars, sinon quelques centaines de véhicules qui ont accepté de passer un contrôle technique, les autorités provinciales ont résolu, malgré elles, d’accorder aux transporteurs réfractaires un deuxième moratoire consécutif au compromis issu des discussions entre le gouvernement provincial et l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO).
            Le premier moratoire de quarante-cinq jours n’a pas donné les résultats escomptés dans l’ensemble de la ville de Kinshasa qui compte quelque 400 000 véhicules pour plus de 30 000 véhicules de marque Mercedes 207 communément appelés « Esprit de mort ». Pourquoi ? doit-on s’interroger. Qu’est-ce qui n’a pas marché pour qu’à la fin du premier moratoire plus de 90% des véhicules de marque Mercedes 207 aient manqué à l’appel ? Y a-t-il eu suffisamment de sensibilisation sur ce que nous pouvons appeler campagne de contrôle technique des véhicules ? Sinon, pourquoi ? En d’autres termes, les assujettis ont-ils eu assez d’informations sur le contrôle technique ? A quels résultats nous attendons-nous pour ce second moratoire que le premier était incapable de nous fournir ?
            Au regard du comportement des propriétaires et chauffeurs des Mercedes 207 en particulier, qui se complaisent généralement à se comporter comme ils veulent, sans responsabilité, tout porte à croire que l’issue du second moratoire sera comme celui du premier. C’est-à-dire sans résultats escomptés. En réalité, en refusant de se plier à la mesure des autorités provinciales à l’issue du premier sursis ayant couru de fin janvier au 15 mars, les propriétaires des véhicules Mercedes 207 ont simplement montré leur mauvaise volonté de refuser d’accompagner le gouvernement dans son combat visant à assainir le secteur des transports très « poussiéreux ».

Faiblesse des autorités
            Plusieurs Kinois contactés à ce sujet n’ont pas hésité à déplorer le signe de faiblesse des autorités provinciales face aux transporteurs en commun, surtout les propriétaires des Mercedes 207.
Ils estiment que l’Hôtel de ville redoute une paralysie dans le secteur des transports en commun si les chauffeurs et les propriétaires des Mercedes 207 décident d’entrer en grève pour protester contre le contrôle technique.
            D’autre part, en ce qui concerne le premier moratoire de 45 jours accordé aux transporteurs, les autorités avaient été plus claires et fermes, soulignant que ce délai ne peut souffrir d’aucune exception, d’aucune dérogation ni de prolongation. Mais la réalité est tout autre après son expiration. Les autorités provinciales n’ont pas pu tenir leur décision. Par pitié ? Par incapacité ?
            Justement, c’est à ce jeu ou ce chantage que ces transporteurs semblent se livrer, connaissant bien ce secteur, ses points forts et ses faiblesses. Pour eux, l’objectif poursuivi en refusant de se présenter aux centres de contrôle technique est de faire monter les enchères en faisant une sorte de chantage auprès des autorités provinciales dont ils minorent la capacité d’intervention en cas de mouvement de grève.
            C’est le cas de ce qui s’est passé en mai 2012, lorsque les conducteurs avaient déclenché la grève décidée par ces conducteurs qui avait paralysé le secteur des transports en commun dans la ville de Kinshasa. Sans moyens de parade, c’est-à-dire sans aucune société étatique des transports, l’Etat congolais était pratiquement mis à genoux.
            Ce camouflet a poussé le gouvernement central et le gouvernement provincial à créer chacun une société de transport public, Transco (Transports du Congo) pour le premier et New Retranskin (Régie de transport de Kinshasa) pour le second. Depuis, les bus de ces sociétés, plus de 300 au total et de capacités différentes desservent quelques communes de Kinshasa, sans parvenir à répondre à tous les besoins des Kinois en matière de transport en commun.

Manque criant de sensibilisation
            La faible affluence aux centres de contrôle technique constatée chez les transporteurs est due en partie au manque criant de sensibilisation de la part des autorités provinciales. Au cours de notre tournée à travers les trois centres à quelques jours de l’expiration du moratoire, le directeur technique et expert en contrôle technique automobile au centre Trinity 3 SPRL, Jupile Alentum, a demandé aux autorités de l’appuyer en sensibilisant les assujettis.
            A ce sujet, quelques chauffeurs contactés ont répondu être ignorants du montant des frais de contrôle technique à payer et craindre la saisie de leurs véhicules par les centres de contrôle au cas où leur état s’avérait défectueux.
            Il appartient donc à l’autorité à l’origine de ce contrôle d’assurer une campagne de sensibilisation sur ce contrôle en expliquant ce qu’elle entend par ce contrôle, les frais à payer, le nombre de fois par an à passer au contrôle technique, que le centre de contrôle n’est pas une fourrière ni un garage pour qu’à l’issue du contrôle qu’un véhicule en mauvais état technique puisse craindre d’être saisi…
            Le premier moratoire étant parvenu à expiration sans résultat probant, quelle position adopteraient les autorités  provinciales si les propriétaires des véhicules continuaient à rester réfractaires au 1er mai, date de l’expiration du second moratoire ? Allons-nous assister à un troisième moratoire ? A supposer qu’au pire des cas, les autorités viennent à durcir le ton face aux propriétaires qui refusent de faire contrôler leurs véhicules, l’opinion redoute un bras de fer entre les autorités et les propriétaires qui va aboutir, après le 1er mai, à une paralysie des activités dans la capitale à la suite de la grève déclenchée par les chauffeurs des « Esprit de mort ».
            Sans doute, les autorités parviendront-elles à déjouer ce genre de scénario, après avoir été rendus sages par les trois journées de mai 2012. Elles doivent désormais éviter d’être victimes des caprices des transporteurs de véhicules qui n’hésitent pas à saisir toute occasion pour narguer l’autorité.
Kléber Kungu

Dar-Es-Salaam promet d’investir dans les transports congolais



Coopération bilatérale RDC-Tanzanie

 Dar-Es-Salaam promet d’investir dans les transports congolais

            Le ministre tanzanien des Transports, Harrison Mwakyembe, a annoncé lundi 17 mars que son pays allait investir dans les trois secteurs de transports congolais, notamment lacustre, ferroviaire et aérien, au terme d’un visite officielle effectuée à Kinshasa à la tête d’une délégation de 29 personnes. Au cours de son séjour congolais, le ministre tanzanien a sollicité l’implication de son homologue congolais pour l’aboutissement de ce projet.
            Dans ce projet, le gouvernement tanzanien propose à la République démocratique du Congo la mise en place d’une société commune des transports dans un délai bref pour faciliter les navettes entre les deux pays.
            Dans le secteur lacustre, Harrison Mwakyembe, cité par radiookapi.net, a indiqué que la Société tanzanienne des ports n’attend que le feu vert de la partie congolaise pour lancer ce projet avec ses deux bateaux.
            Le projet prévoit l’exploitation du Lac Tanganyika. Ce qui permettra de résoudre le problème qu’éprouvent les opérateurs économiques congolais dans l’acheminement de leurs marchandises en provenance et partance du port de Dar-Es-Salaam.
            Tandis que dans le secteur ferroviaire, la Société tanzanienne des ports des fonds se propose d’acheter des locomotives en vue de faciliter l’acheminement des cargos congolais de Dar-es-Salaam vers le port de Kigoma.
            Le ministre tanzanien des Transports a fait savoir, par ailleurs, que les accords conclus avec son homologue congolais portent essentiellement sur la réhabilitation et la modernisation, par les deux parties, des ports tanzaniens de Dar es-Salaam et de Kigoma, en vue de rendre plus fluide la circulation des marchandises. C’est au port de Kigoma que les commerçants vont récupérer leurs marchandises, a-t-il précisé. Il est aussi prévu la réhabilitation par les deux pays des locomotives en panne afin de relancer les activités ferroviaires de la société tanzanienne des chemins de fer.

Réviser l’accord bilatéral
            En ce qui concerne les transports aériens, Harrison Mwakyembe a indiqué que les deux pays ont signé « un accord relatif à l’ouverture d’une ligne aérienne par la société aérienne tanzanienne, « Air Tanzania Corporation » devant desservir Dar es-Salaam et Kinshasa via Lubumbashi », ajoutant que « Air Tanzania » envisage aussi la possibilité de desservir la partie orientale du territoire de la RDC particulièrement la région du Kivu.
            «Mais il faudrait d’abord réviser l’accord bilatéral du service aérien qui est obsolète et dépassé», a indiqué le ministre Mwakyembe.
            Les deux parties se sont également accordées à acheter deux bateaux pour relier le port tanzanien de Kigoma à celui de Kalemie au Katanga, étant donné que celui qui dessert actuellement les deux pays est vieux de cent ans.
            Le ministre congolais des Transports, Justin Kalumba Mwana Ngongo, a promis de présenter ces projets au conseil des ministres pour approbation.
            Les experts des services douaniers de la Tanzanie et de la RDC ont réfléchi, il y a une semaine, sur la nouvelle procédure de dédouanement des marchandises, applicable à la communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC). Ces pays tiennent à la mise en place d’un territoire douanier unique pour diminuer le coût de transit de marchandises par le port de Dar-es-Salam.
Kléber Kungu

mercredi 19 mars 2014

Affaire Germain Katanga : Fatou Bensouda insatisfaite



Cour pénale internationale

Affaire Germain Katanga : Fatou Bensouda insatisfaite

            La procureure de la cour pénale internationale (CPI), la Gambienne Fatou Bensouda, qui a séjourné dernièrement à Kinshasa s’est dit insatisfaite de l’acquittement de l'ancien chef de guerre congolais, Germain Katanga, sur les crimes sexuels. Aussi envisage-t-elle de faire appel de la décision.
            Au cours de son dernier séjour à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a déclaré être restée sur sa faim sur l’acquittement de Germain Katanga sur les crimes sexuelles, quoique satisfaite de sa condamnation pour des "crimes très sérieux comme la destruction des propriétés et meurtres". Ainsi envisage-t-elle de rechercher les erreurs judiciaires qui permettent de faire appel du jugement de ce criminel, à en croire BBC.
            "Malheureusement, les juges ne l’ont pas condamné pour crimes sexuels ou pour le recrutement d’enfants soldats, pour le moment nous étudions le jugement et nous regardons s’il n’y a pas d’erreur judiciaire que nous pourrions utiliser pour faire appel du jugement", a-t-elle déclaré.
            Germain Katanga a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité la semaine dernière, mais acquitté de violences sexuelles par la CPI. Des groupes de femmes congolaises, apprend-on, ont fait part de leur colère et de leur déception à l'annonce du jugement.
            La milice qu'il dirigeait a été accusée de violer des femmes et de les enlever pour en faire des esclaves sexuelles.
            La procureure de la cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a rencontré à Kinshassa le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda pour évoquer le renforcement de la collaboration entre la cour et le gouvernement congolais.
            Le refus de la RDC de livrer à la CPI le président soudanais Omar El-Bechir, visé par un mandat d’arrêt international, était aussi au menu des échanges.
            Le chef de l’Etat soudanais, Omar el-Béchir, était à Kinshasa pour participer au XVIIe sommet des Chefs d’Etat du marché commun pour l’Afrique orientale et australe (Comesa).
            Entre temps, Human Rights Watch (HRW) et 134 organisations de protection des droits de l’homme basées en RDC ont salué la visite de la procureure Bensouda à Kinshasa et en ont profité pour inviter la CPI à lancer des enquêtes contre des officiels militaires et politiques en RDC, au Rwanda et en Ouganda, supposés  avoir ouvertement soutenu des groupes armés responsables de graves violations des droits de l’homme en RDC. La procureure a promis que La Haye conduirait ses travaux d'enquête jusqu'à leur terme et se réservait le droit de « poursuivre d'autres groupes et d'autres personnes ».

Importance de la promotion de la justice
            Fatou Bensouda a toutefois insisté sur l’importance des enquêtes qui doivent être menées pour déterminer les responsabilités des uns et des autres sur toutes ces accusations. Ce qui justifie, a-t-elle conclu, sa visite en RDC, la première qu’elle vient d’effectuer dans un pays qui détient le triste record de disposer à ce jour du plus grand nombre de détenus à La Haye. 
            « Bien sûr, il y a toutes ces accusations et ces rumeurs contre les groupes rebelles, explique-t-elle. Il y a beaucoup d'accusations contre eux. Mais moi, en tant que procureure, je ne peux pas dire catégoriquement : "Ils ont fait ci, ils ont fait ça." Je ne peux pas faire ça. Je ne peux le faire qu'après avoir conclu mes enquêtes et mes analyses. Actuellement, nous sommes dans une phase de transition ; nous terminons les dossiers en cours, mais nous disons aussi que nous n'allons pas nous arrêter là. Nous allons poursuivre d'autres groupes et d'autres personnes. D'où l'importance de notre visite au Congo pour que la coopération en ce sens se poursuive et que les autorités sachent que nous poursuivons notre travail. Nous n'allons pas nous arrêter et je veux que ce message soit très clair», s’est-elle défendue.
            Tout en se montrant réceptive à la requête de ces ONG, la procureure de la CPI a tout de même rappelé que son institution est incapable de s’occuper de toutes les affaires judiciaires de la RDC. D’où la nécessité pour le Congo Kinshasa de promouvoir sa propre justice en s’attaquant notamment à l’impunité.
Kléber Kungu