mercredi 28 décembre 2011

70 millions de dollars pour financer le reboisement en RDC

Lutte contre le réchauffement climatique
70 millions de dollars pour financer le reboisement en RDC
La République démocratique du Congo (RDC) vient de bénéficier de 70 millions de dollars américains comme appui dans le cadre du programme de reboisement de ses forêts.
C’est ce qu’a affirmé, lundi 26 décembre, Vincent Kasulu, au cours d’une conférence de presse à Kinsahsa.
Selon le directeur au développement durable, Vincent Kasulu, ce financement va permettre de reboiser les forêts de la RDC. Ce reboisement va commencer par les provinces pilotes du Kasaï oriental, du Kasaï occidental et de Kinshasa.
«Nous voulons reconstituer le capital forestier dans ces provinces et leur apprendre comment gérer le capital forestier. Nous travaillons sur les termes de référence et le financement est déjà reçu», a assuré Vincent Kasulu.
Le directeur au développement durable a expliqué que ce projet est le fruit de la participation de la RDC dans différentes rencontres internationales sur l’environnement, citant notamment la conférence de Durban sur le changement climatique , tenue du 28 novembre au 11 décembre 2011.

Conférence de Durban
Au sujet de la conférence internationale de Durban, rappelons que plusieurs délégations venues du monde entier ont consacré pendant plus d’une semaine (du 28 novembre au 11 décembre 2011, pour se pencher sur les changements climatiques. A cette rencontre internationale qui a traité, entre autres questions d’actualité, le rôle des forêts de la RDC dans la régulation du climat, le pays de Kasa-Vubu a été représenté par une forte délégation.
Avec ses 145 millions des forets tropicales, le Congo Kinshasa joue un rôle important dans la régulation du climat, ont indiqué les experts du ministère de l’Environnement. Les forêts congolaises capturent un nombre important de gaz carbonique ou CO2 émis, non seulement par le Congo, mais aussi par d’autres pays du monde. Voilà qui justifie l’obtention d’un tel financement.
La RDC se trouve en bonne position pour bénéficier des financements issus de ce processus de réduction des émissions des gaz dues à la déforestation et à la dégradation des forets appelé autrement processus (REDD), ont-ils poursuivi. Avec l’organisation, cette année à Kinshasa, de l’institut REDD+ et du forum de haut niveau sur la forêt et le changement climatique, la voie a été balisée pour pays.
REDD+ signifie Réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts et dans les pays en développement).
Au cours de la conférence de Durban, la RDC a fait valoir aussi bien l’étendue de sa foret que quelques projets réalisés dans le cadre du stock de carbone. Il s’agit en effet de quelques forêts artificielles créées pour stocker le CO2, notamment le projet Ibi sur le plateau de Bateke à Kinshasa.
Le CO2 est un gaz à effet de serre provenant des industries, des véhicules, des forêts et savanes brûlées et même des déchets domestiques ou industriels mal gérés. Il participe à la destruction de l’atmosphère ou encore de la couche d’ozone. Et la dégradation de cette couche engendre l’augmentation des températures et la modification du climat sur l’ensemble de la planète.
Les effets du changement climatique sont très catastrophiques et se manifestent à travers des inondations, des vagues de sécheresse, des ouragans, des cyclones, l’élévation du niveau de mer ou encore des pluies torrentielles. Des catastrophes dites naturelles qui ne cessent de semer mort et désolation sur leur passage. Comme pour punir l’homme qui en est le principal auteur par sa mauvaise gestion de la nature.
C’est pour discuter des voies et moyens de lutte contre ce phénomène qui coûte déjà plusieurs centaines de milliards de dollars en termes de dégâts causés à la planète que les gouvernements, les ONG, les scientifiques et autres chercheurs se sont retrouvés à Durban en Afrique du sud.
A tout prendre, l’objectif fixé est de réduire les rejets de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique planétaire à + 2 degrés à l’horizon 2040. Pour y arriver les climatologues proposent de contrôler l’évolution des émissions de CO2 dans le monde.
Des spécialistes environnementaux sont de plus en plus d’avis que le patrimoine forestier de la planète, notamment de la RDC, s’écorne chaque jour. Ce qui provoque la désertification du territoire national. Si des efforts ne sont pas faits pour arrêter la destruction de la forêt, il y a lieu de craindre le pire sous peu.
Des rencontres de ce genre se multiplient, en l’occurrence le forum sur la forêt et le changement climatique en RDC qui s’est tenue à Kinshasa du 10 au 11 octobre 2011.
Organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Union européenne (UE), sous le haut patronage du Président de la République, ce forum de haut niveau a eu pour objectif de permettre aux dirigeants congolais et à la société civile de se mobiliser et de renforcer leurs connaissances sur le rôle que joue la forêt sur le changement climatique. Il s’agit aussi de mobiliser les partenaires au développement afin de coordonner leurs actions pour une participation financière effective.
La forêt, dans son ensemble, est un immense réservoir de biodiversité. Elle soutient l’agriculture, participe à la sécurité alimentaire, atténue les aléas climatiques. Mais au-delà des flux de carbone, on reconnaît à la forêt d’immenses services rendus à l’humanité.
Les forêts congolaises constituent également l’un des derniers poumons naturels de la planète. Les zones forestières du pays abritent un patrimoine animal et végétal exceptionnel. On y trouve près de dix mille espèces de plantes, dont trois mille trois cents propres à la RDC et plus de quarante espèces de mammifères.
Les forets constituent aussi, pour la population locale, une source de richesse qu’il faut protéger et développer. Ainsi près de 40 millions de la population congolaise dépendent directement de la forêt pour leur alimentation, leurs plantes médicinales ou leur approvisionnement en énergie.
Quoi de plus urgent et vital que de penser au reboisement du territoire national dont la déforestation a atteint un degré important.
L’importance de la forêt est telle que l’Onu a décrété 2011, année internationale des forêts, parce que leur gestion a lien direct avec le réchauffement climatique.

Belles initiatives des Eglises et ONG de Luozi
C’est ce que certaines ONG et autres Eglises implantées à Luozi, chef-lieu du territoire portant le même nom, à plus ou moins 100 km au nord-est de Kimpese, ont compris depuis belle lurette. Elles se sont investies dans des programmes de reboisement intense. A ce jour, avec son projet Prodaf (Projet de développement agricole et forestier, qui a pris fin depuis plusieurs années), la Communauté évangélique du Congo (CEC), dont le siège social se trouve à Luozi, le Centre de vulgarisation agricole (CVA), une ONG dirigée par le professeur Kimpianga Mahaniah, Zola Nsi (Aimer son pays), une ONG dirigée par Diyabanza Mbakani, mécanicien de son état, pour ne citer que celles-là, ont déjà planté plusieurs millions d’arbres à travers le territoire de Luozi.
Comme pour appuyer ces initiatives très louables et sensibiliser également à grande échelle les populations, des publications sur cette question ont été produites. Les plus remarquables sont les livres publiés par le professeur José Dianzungu dia Biniakunu, intitulés Nsi yankatu ngongo eto (1989) ( Nous refusons un pays désert, NDLR) et Endiguer la désertification (1991).
Des réalisations de grande envergure qui ne sont malheureusement pas bien connues, faute de marketing et d’information.
Kléber Kungu

Le pasteur Mbunga Tusevo a reçu le dernier hommage des kimbanguistes


Victime de l’intolérance politique
Le pasteur Mbunga Tusevo a reçu le dernier hommage des kimbanguistes
• Luzolo Bambi : « Plus jamais ça »
• Le chef spirituel, Simon Kimbangu Kiangani a adressé un message de paix, de pardon et d’amour.
Ils étaient plusieurs dizaines de milliers de fidèles kimbanguistes à rendre un dernier hommage au pasteur Mbunga Tusevo Emmanuel le mardi 27 décembre au Centre kimbanguiste d’accueil et de conférences de Kinshasa. Des membres du cabinet du chef spirituel et représentant légal de l’Eglise kimbanguiste au dernier fidèle en passant par le Collège national exécutif. Des autorités politiques du pays y étaient également présentes : le ministre de la Justice Luzolo Bambi Lessa a représenté le gouvernement congolais aux funérailles de ce serviteur de Dieu assassiné arme en mains et en plein service, le 10 décembre, dans sa paroisse, à Selembao, par des inciviques.
« Au nom du chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange, je viens présenter les condoléances à toute l’Eglise kimbanguiste. C’est triste pour tout le pays qu’à cause des élections que nous avons organisées des troubles se soient produits au point que des gens arrivent à tuer le révérend Mbunga Tusevo Emmanuel ».
Le ministre de la Justice, Luzolo Bambi Lessa, s’exprimait ainsi, la voix grave d’émotion, lors des funérailles du pasteur évangéliste Mbunga Tusevo Emmanuel, responsable de la paroisse Tuwisana, dans la commune de Selembao, assassiné par des inciviques le jour de la publication des résultats partiels de la présidentielle organisée le 28 novembre. Alors que les fidèles kimbanguistes déplorés lui rendaient le dernier hommage.
Luzolo Bambi a invité les kimbanguistes au pardon, en dépit de tout ce qui leur est arrivé avec la mort du défunt qui est devenu « un martyr de la démocratie, un martyr de la libération de notre pays ». Il est revenu sur la tâche du défunt qui ne faisait que « prêcher la parole de l’Eglise kimbanguiste, la parole de l’humanisme, de l’amour. Nous ne chercherons pas la vengeance dans le pays, nous avons besoin de la cohésion nationale. »

« Plus jamais ça »
Pour le ministre de la Justice, la mort de Mbunga Tusevo ne doit pas être prise « comme une vengeance, mais comme une interpellation et un appel à la réconciliation nationale de tous les Congolais, par la justice. C’est la justice qui nous permettra d’aller de l’avant ». C’est cette justice qui s’est employée à traquer tous les malfrats qui ont assassiné le serviteur de Dieu. Et à ce jour, ils ont été arrêtés, jugés et emprisonnés, y compris un autre qui a été arrêté le matin du 27 décembre.
Une nouvelle qui a réjoui les kimbanguistes, dont il a loué le courage, la vérité et la persévérance. En prime, il les a rassurés, ainsi que tous les autres fidèles des Eglises catholique, protestante, musulmane et autres fidèles qui servent le Seigneur que personne ne peut plus se sentir inquiétée. Car, a-t-il déclaré, « plus jamais ça. Nous ne permettrons plus jamais ça ».
La veuve et les orphelins ont reçu l’assurance et l’engagement du gouvernement de ne pas être délaissés, d’autant qu’au ministère de la Justice existe la Commission d’assistance des veuves et orphelins dont l’objectif est de sauvegarder les intérêts des veuves et des orphelins.
Peu avant le ministre de la Justice, l’évangéliste provincial, M. Damandji, a rappelé les 10 commandements de Dieu et que chaque chose en son temps. Pour lui, tout chrétien qui ne respecte pas les lois qui guident un pays n’est pas un chrétien.
Il a demandé au gouvernement congolais de sécuriser l’Eglise kimbanguiste, en l’invitant en même temps à considérer les pasteurs kimbanguistes comme tous les autres pasteurs. Le pasteur Mbunga Tusevo est mort en martyr et que le sang des martyrs est la semence de l’Eglise, a déclaré l’évangéliste provincial Damandji.
Que ceux qui ont donné la mort au serviteur de Dieu retienne ceci de la part de M. Damandji : la mort est comme la corde liée à des chèvres. Il revient au berger de tirer sur une des cordes lorsqu’il a besoin de tuer une chèvre. Comme quoi, chacun meurt le jour où le berger –Dieu – le veut.

Message de paix, d’amour, de concorde, de pardon
C’est un message de paix, d’amour, de concorde et de pardon qu’il a imprimé dans le cœur de tous les kimbanguistes que le chef spirituel et représentant légal de l’Eglise kimbanguiste, Simon Kimbangu Kiangani, a transmis à tous les Congolais, par la voix du Rév. Matondo Mbiyeye. « Nous n’éprouvons aucun ressentiment vis-à-vis de ceux qui ont assassiné le pasteur qui est devenu un martyr d’une liste déjà très longue », a-t-il avoué. Malgré la douleur qui étreint le cœur collectif des kimbanguistes, « les larmes ne coulent certainement pas des yeux, mais du fond du cœur ».
Le pasteur Mbunga Tusevo Emmanuel est mort au combat, en plein service, arme de prédilection en main, la Bible. Né à Kuilu-Ngongo, territoire de Mbanza-Ngungu, dans le Bas-Congo, le 15 mars 1963. Il a quitté la terre des hommes à fleur d’âge à l’âge de 48 ans.
Successivement concierge, catéchiste, diacre, puis pasteur depuis le 25 juillet 2010, feu Mbunga Tusevo a laissé une veuve, Matondo Lukilunda qu’il a épousée en 1994, et 5 orphelins (2 garçons et 3 filles).
Doté de qualités de pacificateur doublé d’un réconciliateur, comme l’a reconnu Meyi Muzeba, l’un des membres de sa famille, Mbunga Tusevo (Tusevo signifiant sourire, en kikongo, NDLR) a été un véritable serviteur de Dieu. La famille du défunt a remercié le gouvernement d’avoir couvert les frais funéraires.
Il fut pasteur à la paroisse Tuwisana dans la commune de Selembao.
Kléber Kungu

mercredi 14 décembre 2011

Dr Anatole Matusila : « Notre ambition est de prendre la gestion de la province »


Président national de l’Abako
Dr Anatole Matusila : « Notre ambition est de prendre la gestion de la province »
Sourire éternel aux lèvres, tenue relax, suivant sur son petit écran un film sur GKV. C’est dans cet état d’esprit que nous avons rencontré Dr Pierre Anatole Matusila, président national de l’Alliance des bâtisseurs du Kongo (Abako). Il se reposait au Guest-House La Mama, à Kisantu. Un repos d’un combattant qui sort d’un grand combat qu’étaient les élections législatives 2011. Candidat à la députation nationale dans la circonscription électorale de Madimba sous le label du parti aux destinées duquel il préside, ce médecin de formation aurait battu tous les records de voix dans sa circonscription. Les autres candidats de cette formation politique ont fait également d’excellents scores, selon les tendances actuelles. Fort de cette performance, l’Abako ambitionne de briguer le gouvernorat du Bas-Congo. Il nous l’a révélé dans un entretien que nous avons eu avec lui.

L’Observateur : Les législatives 2011 viennent de se tenir. Aujourd’hui, vous pouvez lâcher un ouf de soulagement.

Pierre Anatole Matusila : Oui, parce que la campagne a été très très rude et les élections organisées dans une période difficile : pluies, avec des routes impraticables et le non-respect du calendrier électoral par la Céni nous a contraint de débuter deux semaines après, alors que …un mois. La Céni et les candidats ont travaillé dans la précipitation.

D’après les tendances en notre possession glanées par-ci par-là, les candidats à la députation nationale de l’Abako sont en bonne position. Comment expliquez-vous cette performance, monsieur le président nationale de l’Abako ?

C’est dû principalement à l’espoir suscité par le discours de l’Abako qui reprend les attentes réelles de la population et aussi l’espoir de voir ce parti de Nzeza Landu et Kasa-Vubu renaître. Donc, nous incarnons l’espoir et le changement et surtout la référence aux valeurs kongo.

L’Abako à l’Assemblée nationale, quel sera son combat prioritaire, excepté la traditionnelle fonction d’un député ?

Le combat sera axé sur notre doctrine le kimuntu : nous travaillons pour la revalorisation ethnique, la promotion de la géopolitique nationale, c’est-à-dire la capacité de gérer le pays en fonction des intérêts du peuple kongo. L’homme congolais est totalement détruit. Il faut le refaire. Nous devons savoir quel type d’hommes pour ce Congo et revisiter les valeurs fondamentales. Il faudra que le Congolais puisse refaire confiance en lui-même, à sa société et aux institutions du pays, grâce à un projet fédéral de l’Abako en mesure de fournir des réponses aux préoccupations quotidiennes de la population (santé, éducation, transport…), bref, le bien-être total de tous les Congolais.


Combien de candidats à la députation provinciale que l’Abako compte lancer aux législatives provinciales en janvier 2012 ?

Nous ferons le plein à la députation provinciale. Nous allons aligner plus de candidats car notre ambition est de prendre la gestion de la province. Parce que nous pensons que la province est très mal gérée alors qu’elle regorge d’énormes potentialités.

Votre message à la population congolaise

Nous voulons remercier la population du Kongo central en général, celle de Madimba en particulier, vu les tendances qui se dressent. Nous sommes fiers de constater que la population refasse confiance en son parti historique qui a relevé les défis. L’Abako est sur la même lignée que tous les bambuta (les vieux, NDLR). Et nous voulons d’abord reconquérir l’indépendance culturelle, économique, technoscientifique, sécuritaire. Nous devons développer nos capacités pour comprendre nos réalités et recentrer le Congo sur lui-même et connaître son bonheur.

L’Abako ne décevra pas le peuple qui vient de lui faire confiance. Nous lui demandons de se tenir debout pour lutter contre la pauvreté, la corruption t d’autres antivaleurs.
Propos recueillis par Kléber Kungu

Mambwini Kivuila Joseph dans son « Centre local de compilation personnel »


Après la campagne électorale
Mambwini Kivuila Joseph dans son « Centre local de compilation personnel »
Il est près de 18 heures lorsque nous rencontrons, conduit par l’un de ses agents Nimy Aly, Mambwini Kivuila Joseph, accompagné de 3 personnes, dont le chef de station et chargé des programmes de GKV, M. Diambu. Il se détend en faisant la compilation de ses résultats, son éternel bloc-notes ouvert, stylo à bille en mains, le téléphone portable collé à l’oreille gauche. Une bière brune congolaise, son goût préféré, aide à détendre l’atmosphère très stressante.
Une paire de lunettes à verres teintés pointée sur sa tête, arborant un complet, Mambwini Kivuila Joseph, candidat à la députation nationale dans la circonscription électorale de Mbanza-Ngungu des législatives de 2011, était en train de faire le décompte de ses voix obtenues auprès de ses électeurs. La communication terminée, il me salue, le visage éclairé par un sourire qui est loin de cacher l’anxiété due à l’attente du résultat des législatives. « Mon cher, bonjour. Je suis dans mon centre de compilation personnel », m’annonce-t-il.
Oui, le processus électoral demeure est un véritable long combat d’où, gagnant ou perdant, on sort fort éreinté. Des préparatifs des élections à l’attente des résultats en passant par la très éprouvante et dépensière campagne électorale, l’élection proprement dite, le chemin est très long, éreintant.
En effet, à peine sortis d’une longue campagne électorale, les candidats aux différents postes électifs doivent continuer à combattre, à veiller : faire la collecte et la compilation des voix des différents centres de vote. Mambwini Kivuila Jospeh, l’un des quatre candidats de l’Alliance des bâtisseurs du Kongo (Abako), se met à la tâche une fois les législatives terminées.
Une tâche si ardue que, le candidat, faute de moyens, n’a pas pu déployer assez de témoins pour couvrir les 448 bureaux de vote prévus sur la circonscription électorale de Mbanza-Ngungu. Nous doutons également qu’il ait pu déployer des témoins sur les 55 bureaux de vote de la cité de Mbanza-Ngungu.
La première mauvaise nouvelle que Mambwini Kivuila Joseph va nous annoncer est que son fief de Zongo qui était tombé lors de la campagne électorale a été délocalisé pour une autre circonscription électorale. Conséquence : il n’ya glané que…3 maigres voix ! « Si Zongo n’a pas connu ce changement, j’aurais fait un score confortable en ce moment », se plaint le candidat.
Cependant, grâce aux relations qu’il a pu tisser par-ci par-là à travers le territoire de Mbanza-Ngungu et particulièrement dans cette cité acquise à sa cause, Mambwini Joseph parvient à obtenir quelques résultats au fur et à mesure des heures. Un coup de fil par-ci, un coup de fil par-là, le candidat ne se sépare pas de son téléphone. Et les témoins supposés ou des volontaires – le candidat en compte en grand nombre – ne cessent de défiler au siège de la télévision GKV pour déposer des résultats.
Lui-même se déplace régulièrement : du plateau de sa télé au siège de l’Abako en passant par la véranda du siège de GKV. Son cahier de compilation constamment ouvert, le candidat écrit, calcule, efface, recompte au gré de résultats. Très prudent, celui que d’autres personnes appellent déjà « honorable », évite de prendre pour argent comptant les résultats que les uns et les autres lui apportent.
Petit à petit, la gibecière de voix s’emplit petit à petit. Les tendances dans la cité de Mbanza-Ngungu sont favorables au candidat Mambwini, talonnant le candidat CDC Kiakwama kia Kiziki. Ce qui lui permet de sourire de temps en temps. Oui, l’exercice vaut la peine et il n’est pas donné à tout candidat de le faire, la bataille ayant été très rude. De plus en plus, la cité bruisse de rumeurs de cas de candidats hospitalisés ou en colère par-ci par-là, incapables d’avoir encaissé le choc de l’échec concédé dans une joute électorale dans laquelle ils ont investi de gros moyens.
Le 3ème jour après le vote, le compte de Mambwini présente plus de 4 000 voix. L’optimiste monte. Il sera de courte durée car les nouvelles en provenance de Lukala sont très mauvaises pour Mambwini. Le 4ème candidat Abako, Mbuku Pépé y aurait battu tous les records en obtenant plus de 8 000 voix, d’abord avant que le nombre ne soit revu à la baisse plus de 5 000 ... rien que dans deux bureaux sur les 25 que compte Lukala, fief de ce candidat et où lui Mambwini n’a obtenu que de très maigres voix ! Il n’est pas surpris par sa contreperformance : faute de moyens, il n’a pas mis ses pieds à Lukala.
Il va se consoler tout de même. Il estime que ce score est une bonne chose pour lui car il pourra bénéficier de l’excédent des voix de son co-candidat à la faveur du fameux coefficient électoral.
Du siège de sa chaîne de télévision à celui de l’Abako, le candidat se déplace constamment pour chercher et compiler les résultats. Ici, il s’adonne à d’autres calculs, faisant table rase sur les anciens. Le chiffre grimpe : quelque 5 000 voix se trouvent dans sa gibecière. Mais il piaffe d’impatience d’obtenir les résultats d’autres centres (bureaux). L’impatience est visible chez ce docteur ès lettres qui est près de troquer sa tenue d’enseignant contre celui d’un député.
Dans l’entre temps, de Kinshasa, où résident ses membres de famille, les nouvelles qui y proviennent sont de nature à décrisper la longue attente d’autres résultats. On lui apprend que d’après Digital Congo, il est classé 2ème, après Kiakwama. Des résultats qui vont changer quelques jours après, lorsqu’un des candidats de Mbanza-Ngungu nous a informé que le candidat Mambwini caracolait en 3ème position.
En attendant le 13 janvier 2012, le suspense reste total sur les véritables résultats des législatives ayant mis en compétition 18 386 candidats pour 500 sièges, dont 4 pour Mbanza-Ngungu avec ses 211 candidats.
Kléber Kungu

GKV TV de Mbanza-Ngungu fermé pendant une heure


Publication des résultats de la présidentielle
GKV TV de Mbanza-Ngungu fermé pendant une heure
Nous sommes le samedi 3 décembre. Une journée qui commence très bien pour la population de la cité de Mbanza-Ngungu, à environ 150 km à l’ouest de Kinshasa, qui suit Global Kongo Video Television (GKV TV), sa chaîne de prédilection. Tout d’un coup, c’est du noir. Le signal est coupé. Le mot d’ordre vient du Conseil de sécurité du district des Cataractes à Mbanza-Ngungu, informé par Jeamy Mboka, le chargé de presse et information de cette entité administrative.
Une heure durant, GKV TV n’a plus émis ce jour-là, au grand dam de ses nombreux téléspectateurs, ainsi en a décidé le Conseil de sécurité du district des Cataractes. Pourquoi une telle décision contre cette chaîne de télévision que le territoire de Mbanza-Ngungu compte de meilleur ? GKV TV est frappé d’interdiction d’émettre…pour avoir relayé les informations de la RTNC et de Digital sur la publication par la Céni des résultats partiels de la présidentielle du 28 novembre.
D’abord, c’est son président-directeur général, José Mambwini Kivuila-Kiaku qui reçoit un coup de fil, alors qu’il est en déplacement à Kinshasa. Jeamy Mboka l’appelle d’une cabine téléphone téléphonique, lui intimant l’ordre de fermer sa chaîne de télévision parce qu’elle a diffusé les informations sur les résultats partiels de la présidentielle, alors que le CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication) et la Céni ont interdit à tout média la publication de ces résultats.
Ce cadre du district des Cataractes est déterminé à montrer – au téléphone – au numéro un de GKV TV de quel bois il brûle. Le ton qu’il utilise, par conséquent, n’est pas loin de celui utilisé par les bonzes du régime de Mobutu. Un ton qui n’appelle aucune concession ni explication.
Le patron de GKV TV a beau lui expliquer qu’il était en déplacement en ce moment-là à Kinshasa et qu’il n’a commis aucune infraction en relayant les informations diffusées par la RTNC et Digital Congo, et que s’il y avait un média à poursuivre, ce serait la RTNC et Digital Congo, le chargé de presse et information des Cataractes ne voulaient rien entendre.
Sur place, le chef de station et chargé des programmes de GKV, M. Diambu est interpellé…devant le Conseil de sécurité. L’affaire est gravissime. Prenant son flegme en mains, le numéro deux de GKV TV se présente devant le Conseil de sécurité. Où on lui demande pourquoi sa chaîne a enfreint à la loi en diffusant les résultats de la présidentielle, alors que c’est interdit.
M. Diambu répond aux membres de Conseil de sécurité que GKV n’a pas diffusé les résultats de la présidentielle, mais il n’a fait que relayer l’information de la RTNC et de Digital Congo, sans aucun commentaire. Du coup, la colère du Conseil de sécurité tombe. Et lorsqu’il demande à Jeamy Mboka d’où il détenait l’information selon laquelle GKV a diffusé les résultats de la présidentielle, il va répondre qu’il était mal informé. Pour un chargé de presse et information de district, la faute professionnelle est très grave.
En effet, celui qui est censé contrôler le flux d’informations du district a versé dans le manque de vérification de l’information reçue. Et pourtant, Mbanza-Ngungu demeure une petite cité. Le siège de la chaîne de télévision GKV se trouve à un jet de pierre du bureau du district, au point où l’on peut se rendre d’un lieu à un autre plusieurs fois par jour, sans se fatiguer.
Le chef de station et chargé des programmes de GKV va sortir de l’interpellation ragaillardi. Le Conseil de sécurité, confus d’avoir été mal informé par Jeamy Mboka, va féliciter GKV de cette belle initiative de relayer des informations nationales aussi importantes et d’actualité comme la publication des résultats de la présidentielle. Les membres du Conseil de sécurité se sont séparés de leur interlocuteur en l’encourageant à continuer sur cette lancée.
Selon des sources proches de GKV, fou furieux du ton que le numéro un de la presse et information du district a utilisé dans son entretien téléphonique avec lui, José Mambwini lui a fait des reproches par le même moyen. L’homme n’a eu le temps que de se confondre en excuses.
C’est regrettable et fort déplorable de constater cet incident, qui n’a fait que décourager les bonnes initiatives et qui a mis à nu certaines dérives de nos dirigeants qui ont du mal à maîtriser leur secteur. Pour n’avoir pas maîtrisé son travail, en se fiant aux rumeurs, Jeamy Mboka a livré une fausse information au Conseil de sécurité du district.
Depuis son installation dans la cité de Mbanza-Ngungu, GKV ne cesse de rencontrer des peaux de banane sur son chemin. Il y a quelques mois, cette télévision a été sommée de payer plus de 7 000 dollars à la province comme taxes. Sans doute, les soucis de GKV sont loin de prendre fin.
Kléber Kungu

dimanche 4 décembre 2011

GKV TV de Mbanza-Ngungu fermé pendant une heure


Publication des résultats de la présidentielle
GKV TV de Mbanza-Ngungu fermé pendant une heure
Nous sommes le samedi 3 décembre. Une journée qui commence très bien pour la population de la cité de Mbanza-Ngungu, à environ 150 km à l’ouest de Kinshasa, qui suit Global Kongo Video Television (GKV TV), sa chaîne de prédilection. Tout d’un coup, c’est du noir. Le signal est coupé. Le mot d’ordre vient du Conseil de sécurité du district des Cataractes à Mbanza-Ngungu, informé par Jeamy Mboka, le chargé de presse et information de cette entité administrative.
Une heure durant, GKV TV n’a plus émis ce jour-là, au grand dam de ses nombreux téléspectateurs, ainsi en a décidé le Conseil de sécurité du district des Cataractes. Pourquoi une telle décision contre cette chaîne de télévision que le territoire de Mbanza-Ngungu compte de meilleur ? GKV TV est frappé d’interdiction d’émettre…pour avoir relayé les informations de la RTNC et de Digital sur la publication par la Céni des résultats partiels de la présidentielle du 28 novembre.
D’abord, c’est son président-directeur général, José Mambwini Kivuila-Kiaku qui reçoit un coup de fil, alors qu’il est en déplacement à Kinshasa. Jeamy Mboka l’appelle d’une cabine téléphone téléphonique, lui intimant l’ordre de fermer sa chaîne de télévision parce qu’elle a diffusé les informations sur les résultats partiels de la présidentielle, alors que le CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication) et la Céni ont interdit à tout média la publication de ces résultats.
Ce cadre du district des Cataractes est déterminé à montrer – au téléphone – au numéro un de GKV TV de quel bois il brûle. Le ton qu’il utilise, par conséquent, n’est pas loin de celui utilisé par les bonzes du régime de Mobutu. Un ton qui n’appelle aucune concession ni explication.
Le patron de GKV TV a beau lui expliquer qu’il était en déplacement en ce moment-là à Kinshasa et qu’il n’a commis aucune infraction en relayant les informations diffusées par la RTNC et Digital Congo, et que s’il y avait un média à poursuivre, ce serait la RTNC et Digital Congo, le chargé de presse et information des Cataractes ne voulaient rien entendre.
Sur place, le chef de station et chargé des programmes de GKV, M. Diambu est interpellé…devant le Conseil de sécurité. L’affaire est gravissime. Prenant son flegme en mains, le numéro deux de GKV TV se présente devant le Conseil de sécurité. Où on lui demande pourquoi sa chaîne a enfreint à la loi en diffusant les résultats de la présidentielle, alors que c’est interdit.
M. Diambu répond aux membres de Conseil de sécurité que GKV n’a pas diffusé les résultats de la présidentielle, mais il n’a fait que relayer l’information de la RTNC et de Digital Congo, sans aucun commentaire. Du coup, la colère du Conseil de sécurité tombe. Et lorsqu’il demande à Jeamy Mboka d’où il détenait l’information selon laquelle GKV a diffusé les résultats de la présidentielle, il va répondre qu’il était mal informé. Pour un chargé de presse et information de district, la faute professionnelle est très grave.
En effet, celui qui est censé contrôler le flux d’informations du district a versé dans le manque de vérification de l’information reçue. Et pourtant, Mbanza-Ngungu demeure une petite cité. Le siège de la chaîne de télévision GKV se trouve à un jet de pierre du bureau du district, au point où l’on peut se rendre d’un lieu à un autre plusieurs fois par jour, sans se fatiguer.
Le chef de station et chargé des programmes de GKV va sortir de l’interpellation ragaillardi. Le Conseil de sécurité, confus d’avoir été mal informé par Jeamy Mboka, va féliciter GKV de cette belle initiative de relayer des informations nationales aussi importantes et d’actualité comme la publication des résultats de la présidentielle. Les membres du Conseil de sécurité se sont séparés de leur interlocuteur en l’encourageant à continuer sur cette lancée.
Selon des sources proches de GKV, fou furieux du ton que le numéro un de la presse et information du district a utilisé dans son entretien téléphonique avec lui, José Mambwini lui a fait des reproches par le même moyen. L’homme n’a eu le temps que de se confondre en excuses.
C’est regrettable et fort déplorable de constater cet incident, qui n’a fait que décourager les bonnes initiatives et qui a mis à nu certaines dérives de nos dirigeants qui ont du mal à maîtriser leur secteur. Pour n’avoir pas maîtrisé son travail, en se fiant aux rumeurs, Jeamy Mboka a livré une fausse information au Conseil de sécurité du district.
Depuis son installation dans la cité de Mbanza-Ngungu, GKV ne cesse de rencontrer des peaux de banane sur son chemin. Il y a quelques mois, cette télévision a été sommée de payer plus de 7 000 dollars à la province comme taxes. Sans doute, les soucis de GKV sont loin de prendre fin.
Kléber Kungu

Ce mardi, c’est la fin du monde en RDC !

Psychose intense la veille de la publication des résultats de la présidentielle
Ce mardi, c’est la fin du monde en RDC !
Que va-t-il se passer le 6 décembre, le jour de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle du 28 novembre et à quelle heure précisément ? L’inquiétude doublée d’une forte peur de ne nous ne savons quoi augmente à l’approche de l’heure H. En dépit de tous les appels au calme que le gouvernement congolais et la communauté internationale s’évertuent à lancer à la population, l’inquiétude ne baisse pas. A en croire les rumeurs diffusées par la très puissante radio trottoir, ce mardi, c’est la fin du monde en RDC.
Tout se prépare ou s’est déjà préparé pour attendre avec sérénité la fin du monde en RDC, particulièrement à Kinshasa, la capitale, qui bruisse de rumeurs les plus alarmantes où des dispositions sécuritaires se préparent déjà. Le Kinois, habituellement, couche-tard est devenu d’un coup couche-tôt. Plus une âme qui vive après 21 heures. Kinshasa, à quelques heures de la publication des résultats provisoires par la Céni, semble dormir sur un volcan, prêt à faire une éruption apocalyptique.
Pardon, l’arme nucléaire, qui va frapper ce pays aux grosses richesses minières et humaines, se nomme les élections dont la proclamation des résultats pourtant tant attendue par tous les Congolais se révèle fort redoutable. Les uns et les autres revendiquant la victoire d’un scrutin qui n’a pas été si blanc – les irrégularités de tous ordres qui l’ont marqué ayant été très nombreuses – la RDC vit, depuis le début de ce deuxième scrutin organisé dans ce pays de plus de 60 millions d’habitants, dans une psychose de fin du monde. Un mardi apocalyptique que les Congolais vont vivre.
Dans la plupart des villes et centres urbains de la RDC, le climat est fort tendu à la veille de la publication tant redoutée et en même tant attendue par la population congolaise, dans. C’est comme à l’annonce qu’une grosse tornade : des parents interdisent leurs enfants de sortir, ceux qui en ont des moyens font des provisions, le tout sur fond des spéculations et des rumeurs plus invraisemblables les unes que les autres…
A Mbanza-Ngungu, ville située à environ 150 km, à l’ouest de la capitale, où nous avons séjourné pendant 2 jours, la situation est pareille. Une vendeuse des bananes à dessert mûres nous a déclaré avoir appris d’une radio qu’il y aura des troubles le mardi 6 décembre. Nous l’avons rassuré du contraire à cette date.

Inquiétude
Ces nouvelles diffusées par la très puissante radio trottoir ne font malheureusement gonfler l’inquiétude d’une population vouée à la débrouillardise et vivant au quotidien. C’est-à-dire obligée de sortir chaque jour de la semaine pour trouver de quoi survivre dans un environnement économique peu rigoureux.
Cette psychose est d’autant plus grande que la fin de la campagne électorale le samedi 26 novembre a été très dramatique avec mort d’hommes. Le HWR accuse les autorités de la RDC de graves violations des droits de l’homme, vite balayées par le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, le lendemain de la publication de ce rapport. Dans cette bataille verbale, les uns estiment que la Céni a abattu un travail appréciable, tandis que les autres, plus critiques, vilipendent l’organisatrice de ce scrutin, le 2ème, après la chute de Mobutu.
En attendant le jour-J, la très plurielle communauté internationale ne cesse de multiplier les appels au calme et surtout au respect du verdict des urnes, en saluant la tenue de ces élections qui se sont déroulées sur fond de nombreuses irrégularités. Elle-même est inquiète de la tension qui couve, bien rendue par des déclarations des deux camps qui revendiquent chacun la victoire.
Dans cette longue attente inquiétante, les nombreuses missions d’observation, tant internationales que nationales de ce scrutin, qui ont déferlé sur le territoire national se sont exprimées également sur le déroulement de cette présidentielle en publiant leurs premiers commentaires. De la mission d’observation de l’Union européenne à celle de l’Union africaine en passant par le Centre Carter, celle conjointe Aeta (Agir pour des élections transparentes et apaisées)-EurAc et EURAC (Réseau européen pour l’Afrique centrale), la Mission d’observation électorale de la Société civile africaine (MOESCA), de la SADC, de la Comesa, de la CPGL, de la Ceta, le Réseau d’observation des confessions religieuses (ROC), le Réseau national pour l’observation et la surveillance des élections au Congo (Renosec), le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (Cafco) et
le Conseil national de la jeunesse (CNJ), le discours était quasiment le même : un scrutin généralement bien tenu, en dépit de nombreuses irrégularités et violences qui l’ont émaillé.

De la publication partielle des résultats à la suspension des SMS
Pour tenter de faire baisser une tension couvante, le président de la Céni, l’intrépide Daniel Ngoy Mulunda a jugé bon de lancer la publication des résultats au fur et à mesure qu’ils lui parviennent. Question de se d’un agréable devoir avant l’apocalypse de l’arme nucléaire du 6 décembre. Cette démarche semble produire l’effet contraire : des contestations de ces résultats commencent à fuser de l’opposition, unie cette fois-ci, Etienne Tshisekedi wa Mulumba en tête. Pour certains Congolais, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) devrait publier les résultats par centre pour permettre aux candidats au fauteuil président de confronter les résultats dont ils disposent par leurs témoins interposés.
Comme pour en rajouter à l’inquiétude déjà très perceptible, une nouvelle vient d’alourdir une atmosphère déjà tendue : la suspension par le ministère congolais de l’Intérieur des SMS dans tous les réseaux de télécommunications du pays «jusqu’à nouvel ordre». En termes plus clairs, depuis le 3 décembre, il est impossible d’envoyer des SMS, ces messages courts que l’on peut expédier depuis son téléphone portable.
«Depuis le début de la campagne électorale, certains abonnés abusent des facilités que leur offrent les nouvelles technologies de la communication pour lancer des injures et des attaques aux paisibles citoyens. Ils diffusent aussi des propos incitant à la haine et à l’insurrection. Ce qui accroît la tension et menace de plonger le pays dans le chaos», se défend Adolphe Lumanu.
Cependant, ces arguments sont loin de convaincre la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme. Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (Renadhoc) dénonce une violation de la Constitution. Ainsi Fernandez Murhola, le secrétaire exécutif du Renadhoc, estime qu’il est urgent de lever cette mesure. Pour lui, «Les SMS sont un outil indispensable à la sécurité des citoyens. Les suspendre, même de manière provisoire, constitue une grave menace.»

De la suspension des SMS au couvre-feu
SMS signifie Short Messaging Service (Service d'envoi des messages courts). Ce service est également appelé "messagerie texte" ou minimessage, de télémessage ou de texto.
Entre temps, on annonce l’instauration d’un couvre-feu à partir de ce lundi, de 22 heures à 6 heures du matin. Une mesure, du reste salutaire, mais qui risque de provoquer plus de mal que de peur si ceux qui sont commis à cette tâche arrivent à déraper.
Dans le cœur de nombreux Kinois, le tableau est déjà planté pour vivre un mardi apocalyptique, même s’ils sont incapables de déterminer de qui, d’où et quand proviendra cette bombe fatale. Qui n’aura jamais lieu. Le moment venu, nous aurons à nous dire qu’on a eu plus de peur que de mal.
Kléber Kungu