jeudi 27 janvier 2011

Découvrons la Radio Ntomosono ou la « voix de Luozi »



Découvrons la Radio Ntomosono ou la « voix de Luozi »
Quatre petites salles : la salle de montage, la régie, le studio et la salle d’émetteur, toutes environ de 2 mètres chacune, enfouies dans l’imposant bâtiment dénommé Centre polyvalent Pr. Mahaniah que cache à peine une épaisse forêt artificielle. Deux gardes - munis d’un poste récepteur, ils peuvent suivre directement leur radio diffusant à quelques mètres - tout disposés à accueillir tout visiteur, nous accueillent, accompagné d’un collaborateur de cette radio. Nous hâtons nos pas, empressé de découvrir la « voix de Luozi ».
Deux petites minutes plus tard, nous voici dans la Radio communautaire Ntomosono de Luozi. Nous sommes accueilli par Célestin Lusiama, le directeur de la Radio, dans la salle de montage où des dossiers divers se côtoient avec du matériel de toute sorte. Une vieille grille de programmes écrits à la main orne la porte de cette salle. L’homme, avec une calvitie de chercheur dans un centre de biologie, nous fournit des explications sur la radio, alors que, d’un gros poste récepteur, nous pouvons suivre la radio. Un homme –un enseignant que nous connaissons de longue date – est en train d’animer une émission sur la Muma (mutuelle des Manianga). Nous piaffons d’envie de découvrir cette magie blanche qui vous permet de suivre la personne qui parle à des milliers de kilomètres comme si elle à vos côtés !
Nous quittons la salle de montage pour la régie. Nous y pénétrons calmement. Aux commandes, c’est Philomène Nkebani qui assure la régie, donnant des ordres à l’animateur de l’émission sur le problème foncier, coiffé d’un casque. Nous pouvons l’apercevoir à travers une baie vitrée. La curiosité venant en voyant, nous nous empressons de découvrir ce qui se passe au studio. Nous y sommes, face à face avec Joseph Lusanlemvo Kefa, ce directeur d’école, qui meuble son temps en animant de temps à autre quelques émissions radiophoniques. Quelques flashs de photo et nous voici à la salle d’émetteur.
Nous sommes plus qu’émerveillé devant ce que nous voyons : la radio fonctionne actuellement au moyen de l’énergie solaire. 48 grosses batteries, accolées les unes aux autres, emmagasinent l’énergie solaire que le soleil de Luozi produit à profusion, au moyen de plus de 24 panneaux solaires. Maintenant, le problème d’énergie ne se pose plus actuellement pour faire fonctionner cette radio : elle peut fonctionner 24/24h, selon son promoteur, et 10 heures par jour, selon le directeur radio.

Actuellement la radio est dotée d’un émetteur de 1 kilowatt
Doté d’un émetteur de 500 watts, la Radio communautaire Ntomosono de Luozi émet sur 90.80MHz FM. Aujourd’hui, elle vient d’acquérir un émetteur plus performant de 1 kilowatt. Tout le territoire de Luozi, avec une superficie de 7.502 Km², est arrosé par cette radio qui va même au-delà des frontières nationales.
Les contraintes financières aidant, au total, 26 agents travaillent à cette radio, dont 3 permanents (Célestin Lusiama, directeur radio, Philomène Nkebani (animatrice s’occupant aussi du secrétariat et de l’administration) et Kinkela Person (technicien) et 23 collaborateurs qui, armés d’une volonté et d’une détermination inébranlables, aident la « voix de Luozi » à continuer à « parler ».
Les émissions de la radio couvrent pratiquement tous les secteurs de la vie : la culture, l’éducation, la religion, l’environnement, le développement, la musique, les sketchs, divertissement, et le journal radiodiffusé.
Les Luoziens ont fait de la cette radio leur propre radio. Ainsi la plupart des émissions sont animées par les 23 collaborateurs extérieurs, dont la plupart se recrutent parmi les enseignants.
Pour ne pas être en marge de la marche du monde, la radio diffuse en relais le journal radiodiffusé de la RTNC, quoiqu’aujourd’hui cela pose problème. Des efforts sont en train d’être faits pour arriver à assurer le relais des journaux télévisés de la RTNC. Pour cela, des antennes paraboliques sont en train d’être installées.
C’est la langue kikongo qui occupe la grosse part (60%) contre 40% pour le reste des langues.
La moyenne mensuelle des dépenses s’élève à 1000 dollars, les charges sociales occupant la grande partie pour des ressources financières provenant essentiellement des communiqués (60%), des publicités (10%) et la vente des espaces, dons, notamment du gouvernorat du Bas-Congo (30%). Le Centre de vulgarisation agricole (CVA) étant le principal bailleur de fonds de la Radio.
La Radio communautaire Ntomosono de Luozi, qui a commencé à fonctionner le 20 mai 2006 est bien organisée structurellement : Assemblée générale composée des ONG, des Eglises, des fonctionnaires et de toutes les forces vices ; Conseil d’administration (15 membres dont 2 membres ex-officio, dont le prof. Kimpianga Mahaniah et le directeur de la Radio ; Conseil de gestion (direction de la Radio, un œil du Conseil d’administration, un œil du CVA) ; les Clubs des auditeurs, appelés les USA de la Radio Ntomosono dans les 10 secteurs, se retrouvent dans une grande rencontre le 4 janvier de chaque année.
La Radio communautaire Ntomosono de Luozi, c’est la voix de Luozi. Dès 5 heures 30’ du matin, chaque Luozien allume son poste récepteur pour suivre la « voix de Luozi » qui ne s’éteint qu’à 21 heures 30’. Les Luoziens, dans leur ensemble, en savent gré au promoteur de leur radio : le professeur Kimpianga Mahaniah qui ne tient pas à s’arrêter en si bon chemin. Contacté au téléphone, alors que nous rédigions cet article, il nous a confié presque ceci : « Notre objectif est d’installer également une télévision à Luozi, mais nous n’avons pas de moyens », en nous annonçant que désormais Luozi dispose d’une radio portative qui permet de réaliser des émissions n’importe où.
Kléber Kungu

J. Mabunda met en garde les mandataires contre des comportements déviants

Entreprises publiques
J. Mabunda met en garde les mandataires contre des comportements déviants
Willy Makiashi (ADG) et Claude Mashala (PCA) de la Sonal démis de leurs fonctions
« Comportements déviants : l’esprit de cour et de partisannerie anti-république, l’esprit de chacun pour soi, l’intérêt particulier, position passive devant le contexte du passé, attitude étrange et active consistant à vouloir opposer les membres du Gouvernement entre eux… », voilà les comportements déviants des mandataires des entreprises publiques que Jeannine Mabunda a critiqués en les réunissant dans la salle de réunion de son cabinet mercredi 25 janvier. La ministre du Portefeuille, Jeannine Mabunda, est loin de se laisser faire par ce genre de comportements de ceux qui président aux destinées des entreprises nouvellement transformées en sociétés commerciales et sociétés d’économie mixte. Aussi a-t-elle tapé du poing sur la table lorsqu’elle s’est adressée à eux.
Au cours de cette réunion, la ministre du Portefeuille a adressé « une mise en garde face au retour des comportements déviants des mandataires qui ne veulent pas se détacher de mauvaises habitudes de l’esprit de cour ou de l’esprit partisan ». Une mise en gade sans complaisance qu’elle a adressée aux mandataires qui adoptent des comportements déviants caractérisés par « l’esprit de cour et de partisannerie » qui est « anti-réplique. C’est l’esprit de chacun pour soi au lieu de jouer la réussite de l’équipe ; c’est l’intérêt particulier plutôt que l’intérêt général, les privilèges des états-majors plutôt que la récompense des mérites et du savoir-faire ».
La ministre du Portefeuille, touchée dans son for intérieur de garant des entreprises de l’Etat, est allée plus loin, estimant qu’au travail égal salaire égal. « Pour les salaires et avantages obtenus, l’Etat et l’Autorité qui vous nomme ont le droit d’attendre de vous le meilleur et des résultats palpables.»
La réalité est qu’il n’y a qu’une seule formule pour accéder à des postes de responsabilités dans les entreprises dont l’Etat est propriétaire : les ordonnances présidentielles. Et ceux qui aspirent à faire carrière comme mandataires publics doivent s’inscrire dans la logique du combat en faveur de la bonne gouvernance. Aussi Jeannine Mabunda a critiqué le fait qu’il existe des « comportements des mandataires figés dans une position passive (…), soit dans une attitude étrange et active consistant à vouloir opposer les membres du Gouvernement entre eux en obtenant des décisions sur mesure qui ne respectent pas le cadre légal ou encore poser des actes répréhensibles tels que la tribalisation, la politisation des entreprises sous leur gestion, la signature de contrats sans l’aval de l’actionnaire ou même des organes : Conseil d’administration ou Assemblée générale, la passation des marchés de gré à gré, l’instrumentalisation des syndicats pour s’opposer à la politique ou aux décisions de l’Etat actionnaire et propriétaire ».
Le numéro un du Portefeuille a souligné le caractère légal de nouveaux statuts qui doivent rester les seules références dans le comportement de gestionnaire responsable des actes des mandataires publics devant le Conseil d’administration et l’Assemblée générale.
En passant, elle a annoncé la tenue d’un séminaire ad hoc sur la gouvernance corporative avant le 15 février courant sur la suite du processus de transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales et de l’interprétation de certaines dispositions statutaires.
En plus, elle a également donné des explications sur ce que doit être la tutelle des entreprises transformées en sociétés commerciales. « Les entreprises transformées en sociétés commerciales ne sont plus à ce jour placée sous la dépendance d’aucune tutelle. Ainsi, a-t-elle souligné qu’il est anormal de remarquer un mandataire prendre des actes de disposition sans s’en référer à l’Actionnaire unique. Le cas de l’immeuble Onatra, la signature des contrats miniers sans fin. Tous ces cas, a fait remarqué Jeannine Mabunda, ne seront plus acceptés et, par conséquent, seront sanctionnés. La Direction générale, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale restent les organes reconnus des entreprises transformées en sociétés commerciales.
A la différence des entreprises transformées en sociétés commerciales, les établissements publics retenus dépendent d’une seule tutelle : le ministère du secteur, en retenant que l’influence du pouvoir politique ou le pouvoir de politique sectorielle reste manifeste par des orientations.
Quant à la politisation de la gestion, Jeannine Mabunda a déclaré qu’elle doit être proscrite et qu’aucune entreprise publique ne peut être considérée par des mandataires comme un trophée politique. Aussi certains mandataires s’estiment ne pas avoir de comptes à rendre à qui ce soit, d’autant qu’ils se considèrent avoir des entrées au sommet du Gouvernement ou de l’Etat. Certains mandataires, étant du PPRD ou du Palu se paient le culot de ne pas se référer à l’autorité compétente, en concluant des contrats léonins, en se faisant payer des pas de porte au détriment de la société avec une économie peu reluisante.

Les dirigeants de la Sonal démis de leurs fonctions
Alors que nous rédigions ces éléments, nous apprenions que l’Etat actionnaire vient de retirer le mandat à Claude Mashala en qualité de président du Conseil d’administration et à Willy Makiashi en qualité d’administrateur directeur général de la Société nationale de loterie (Sonal). C’est M. Mulayila qui assume l’intérim de PCA avec pour mission prioritaire de convoquer une Assemblée générale qui n’a jamais été tenue.
La tribalisation des entreprises a été également évoquée par la Ministre comme étant « un des maux qui rongent » les entreprises. Conséquence de ce phénomène : les rapports que ces mandataires entretiennent avec certains membres du Gouvernement ou avec le personnel sont troubles, de sorte que « les agents qui ne sont pas de la même province que les gestionnaires sont écartés au mépris des règles de compétence ou de technicité ». Ces mandataires oublient que les entreprises publiques sont nationales et qu’elles constituent le patrimoine de toute nation et non de leurs tribus.
La ministre du Portefeuille a souligné le fait que les entreprises du portefeuille ne sont pas des biens sans maître, qu’elles ont l’obligation des résultats, après avoir fait remarquer l’instrumentalisation des syndicats pour asseoir leur politique. Aussi constate-t-on un climat trouble au sein de ces entreprises, avec des conflits permanents avec les syndicats.

Enrichissement sans cause : des hôtels, biens immobiliers
Jeannine Mabunda a promis de sanctionner le comportement de tous ceux qui s’enrichissent sans cause avec des hôtels et des biens immobiliers, en relevant que le clanisme, la partisannerie, l’arrogance matérielle qui ont fait surface. Cependant, que tous ceux qui font bien leur travail ne s’inquiètent pas car, a-t-elle promis, l’Etat sait récompenser les meilleurs citoyens », tout en sanctionnant « plus vite dans le respect de la loi et non des arrangements politiques ceux qui déshonorent l’image de gouvernance dans le secteur ».
La mise en garde de la ministre du Portefeuille contenue dans sa communication aura-t-elle un impact sur la gestion des entreprises de l’Etat ? Après cette mise en garde, va-t-on désormais assister à une avalanche de sanctions de tous ceux des mandataires publics qui vont s’entêter dans leurs comportements déviants tant décriés par Jeannine Mabunda ? Les jours à venir vont nous répondre.
KléberKungu

lundi 24 janvier 2011

« Pain Victoire » se vend à Luozi !


A plus de 350 km de Kinshasa
« Pain Victoire » se vend à Luozi !
(Par Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Luozi)
Tout étonnant que puisse paraître cette nouvelle, elle garde intact son caractère véridique : le Pain Victoire, dit « Kanga journée », se vend à Luozi et dans ses environs, à environ 350 km de la capitale, son lieu de fabrication. Il se vend dans une agglomération où évoluent une cinquantaine de boulangers, …à 200 FC, au même prix qu’à Kinshasa, et parfois tout moisis. Sous l’œil dormeur du chef de cité de Luozi, impuissant de résoudre ce problème qui vient s’ajouter aux multiples problèmes – sans solutions - que connaissent les boulangers locaux. Nous avons séjourné pendant deux jours à Luozi, au chef-lieu du territoire du même nom. Où quelques boulangers nous ont exprimé leur ras-le-bol.
Alors que nous venions à peine de quitter les 30 mètres du ‘’prince’’, entendez route bitumée le plus court du monde – entrée de la route de Luozi –à bord de la Land-Cruiser Toyota du Crafod (Centre régional d’appui et de formation au développement), l’aide-chauffeur de ce véhicule nous désigna un véhicule frappé de « Pain Victoire » qui rentrait à Kinshasa. « Voilà un véhicule de Pain Victoire qui vient de Luozi ». Nous roulons depuis plusieurs heures sur une route en terre battue reliant Kimpese à Luozi, nous apercevons un autre véhicule frappé de « Pain Victoire », qui se rend à Luozi.
Une fois à Luozi, nous en rencontrons un autre : la vérité est que Pain Victoire se vend bel et bien à Luozi. Une situation qui vient compliquer celle déjà existante de la quarantaine de boulangers artisanaux que compte la cité de Luozi. Pour une petite cité comme Luozi, avec une population estimée à 13 000 habitants, les 42 boulangers que compte la cité de Luozi sont incapables de vendre tous les pains qu’ils fabriquent par jour. Aussi ont-ils instauré le système de rotation, à raison de 7 boulangers par jour avec chacun environ 300 pains. Ce qui donne 2 100 pains par jour qu’ils sont incapables de tout vendre. Il faut que les bouches des Luoziens des villages environnants viennent à la rescousse des boulangers pour leur permettre de tout vendre.
Kitoko Kavuna, 36 ans, est l’un des 42 boulangers artisanaux que compte la cité de Luozi. Il nous a été direct lorsqu’il nous a parlé des difficultés que les boulangers de Luozi rencontrent depuis que Pain Victoire a commencé à vendre ses pains à Luozi et dans les villages environnants. « Le fait que les Kinois [Pain Victoire, NDLR viennent nous vendre du pain, nous connaissons beaucoup de difficultés : scolariser les enfants, payer les différentes taxes à l’Etat, alors que le prix d’un sac de farine a augmenté [45 000 FC, NDLR] et depuis que Pain Victoire a commencé à vendre ses pains ici, nos pains ne sont plus bien vendus », s’est-il plaint.
Aux dépenses qu’engagent les boulangers de Luozi s’ajoutent d’autres, non moins importantes : achat du bois de chauffage [4 000 FC la stère] et ceux qui les vendent ne réalisent plus de bonnes affaires car les activités des boulangers connaissent un certain ralentissement.
Pour mieux asphyxier les boulangers locaux, Pain Victoire vend ses pains au même prix : 100 FC et 200 FC au même prix que sur place à Kinshasa.

Du pain et achat du fufu
Selon notre source, Pain Victoire ne se contente pas seulement de vendre des pains. Il s’adonne également au transport et/ou du fufu, des haricots, des arachides et autres produits locaux. « La population préfère acheter du pain qui vient de Kinshasa, a ajouté Kitoko Kavuna, car la majorité de nos clients sont des villageois qui préfèrent acheter du pain des Blancs [de Kinshasa fabriqué industriellement, NDLR]. Même le travail des transporteurs est également handicapé par la présence des véhicules de Pain Victoire qui, au retour à Kinshasa, se mettent à transporter du fufu, des haricots. Voilà pourquoi nous disons que leur véritable motivation n’est pas seulement la vente de pains, mais également le transport (achat) de fufu, de haricots et autres produits locaux », a-t-il déclaré.
Comme pour faire la part belle aux pains des Blancs’’, les autorités locales permettent que les vendeurs de pains Victoire ne paient de taxes, alors que ceux des pains locaux sont astreints à les payer (la patente, l’autorisation d’ouverture à payer au Service de l’Environnement).
Qu’a fait le chef de la cité pour trouver une solution à cet épineux problème qui en a rajouté à d’autres que connaissent déjà les boulangers de Luozi ? Presque rien, sinon la tenue d’une réunion qui s’est achevée en queue d’un poisson et le problème demeure à ce jour, sans que l’autorité compétente ne songe à y trouver une solution urgente. « Nous nous sommes plaint auprès de l’autorité compétente pour qu’elle arbitre ce différend, notamment en différenciant le prix de pains locaux avec celui de Kinshasa, mais elle est restée incapable de trouver une solution au problème », a déclaré ce père de 5 enfants. Il regrette même que l’autorité ferme ses yeux en livrant sa population à des maladies due à l’insalubrité. « Nous regrettons que même le Service d’hygiène est défaillant, car il ne dit rien ni ne fait rien au sujet de ces pains moisis qui sont vendus. En plus, pendant la saison sèche, ces pains sont pleins de poussière [pendant leur transport de Kinshasa à Luozi, NDLR]. Mais, en dépit de cet état [moisissure et poussière], ces pains continuent à être vendus sans que le Service d’hygiène ne dise ni ne fasse rien », s’est plaint Kitoko Kavuna.
Une Luozienne nous a également confirmé la vente de pains Victoire moisis. « Auparavant, mes enfants étaient si friands des pains Victoire qu’ils étaient prêts à en consommer même moisis. Mais beaucoup de dissuasion, ils ont pu changer d’avis ».
Le président de l’Association des boulangers de la cité de Luozi, Marcel Nzau, la cinquantaine révolue, a relevé que la vente des pains Victoire, depuis août 2010, a provoqué un problème d’ordre social et un mécontentement, « parce que Luozi est une petite cité, très pauvre et à vocation agricole », mais sans pouvoir aucun, n’étant ni « autorité politico-administrative », bien que président de l’Association des boulangers de la cité de Luozi et « comme le commerce n’a pas de barrière, je ne peux pas empêcher ces gens de venir vendre leurs pains à Luozi ».
La conséquence est que les boulangers locaux ont été contraints de réduire la quantité de pains à fabriquer : on est passé d’un sac de farine à un demi-sac aujourd’hui, ou d’un demi-sac à un quart de sac". « Ce qui prouve qu’il une pauvreté qui naît encore. Le boulanger seul ne sait pas empêcher Pain Victoire de vendre ses pains et nous sommes abandonnés à nous-mêmes, nous ne savons que faire », s’est plaint ce plasticien formé à l’Académie des Beaux-arts, devenu aujourd’hui agent à la Régie provinciale d’encadrement des recettes (Reper).

L’Etat ne protège pas les intérêts de sa population
Aux problèmes locaux, des solutions locales, les boulangers de Luozi se sont engagés à améliorer la qualité de leurs pains et aujourd’hui, les choses commencent à prendre une autre tournure positive en faveur des boulangers locaux: les consommateurs luoziens commencent à revenir à leurs premières amours.
Comme partout ailleurs en RDC, l’Etat ne protège pas les intérêts de sa population. Si le commerce, avec l’ère de la mondialisation, ne connaît pas de frontières, il est vrai qu’au nom des intérêts de la population, il appartient à l’Etat de ne pas permettre aux opérateurs étrangers de commencer à vendre des biteku-teku (amarantes). Si Pain Victoire, qui est une grande boulangerie détenue par des puissants opérateurs, avec un parc automobile puissant, se paie le culot, avec la complicité des autorités politiques, de vendre ses pains partout sur le territoire congolais, au même prix qu’à Kinshasa, que restera-t-il aux boulangers locaux qui doivent s’arracher tous les cheveux de la tête pour s’acheter un sac de farine ?
Tout puissante financièrement que puisse être la société propriétaire de Pain Victoire, nous craignons que vendre ses pains, au même prix qu’à Kinshasa, à plus de 350 km, est loin d’être bénéfique par rapport à toutes les dépenses que ces voyages engagent : carburant, amortissement des véhicules, frais de péage (aller et retour). Que représentent les recettes de vente de 10 000 pains ou 12 500 pains (pour 400 ou 500 bacs de 25 pains chacun) qu’un véhicule Pain Victoire peut transporter ? Tout calcul fait, les recettes peuvent se chiffrer à 2 millions ou 2, 500 millions de FC, soit environ 2 000 dollars ! Vous voyez une telle société accepter de déplacer ses véhicules dans des routes très défoncées pour seulement ce montant ?

dimanche 23 janvier 2011

Jean-Germain Kapula : « Si la Sodema joue bien son rôle, elle pourra être un salut pour Luozi »

Administrateur du territoire de Luozi
Jean-Germain Kapula : « Si la Sodema joue bien son rôle, elle pourra être un salut pour Luozi »
Jean-Germain Kapula, administrateur du territoire de Luozi, est parmi les dirigeants de ce pays qui aiment tellement ce qu’ils font qu’ils vous donnent l’impression de travailler dans de bonnes conditions. Sourire permanent, très accueillant, Jean-Germain Kapula, sur son 1,90 m, aime s’habiller simplement. Il n’hésite pas à enfourcher sa moto ou de prendre le volant de sa Jeep pour aller là où les intérêts de sa population sont en jeu. Nous avons abordé cet homme à l’issue de la rencontre de la Sodema avec les notables de Luozi au cours de laquelle il a joué la modération. Comme un poisson dans l’eau, Jean-Germain Kapula est à l’aise à Luozi, où il vient d’accomplir plus de 5 ans. Et pourtant, il est à la tête d’un territoire qui est loin d’être un paradis, avec ses nombreux problèmes. Jean-Germain Kapula nous en a parlé sincèrement, dans une interview, fondant beaucoup d’espoir sur la Sodema qu’il appelle à bien jouer son rôle de lobbying.
L’administrateur du territoire de Luozi, Jean-Germain Kapula est à sa sixième année à la tête du territoire de Luozi. Lorsque nous lui demandons les causes de cette longévité, c’est tout sourire qu’il nous répond : « C’est la confiance que les chefs hiérarchiques, le ministère de l’Intérieur, ont placée en moi, cette cohésion, cette sympathie avec la population entière de Luozi » où il évolue donc comme un poisson dans l’eau.

Des moments douloureux passés avec le phénomène BDK
Il n’hésite pas à affirmer qu’à « Luozi, je ne me sens pas comme étranger. Au contraire, je m’estime comme chez moi ». Et pourtant, comme numéro un d’un territoire avec une population estimée à plus de 200 000 habitants, il fait face à de nombre défis qui n’ébranlent pas sa volonté de travailler durement, notamment le feuilleton des Bundu dia Kongo (BDK) qu’il appelle « phénomène ».
« Oui, c’est vrai, mais ce sont des problèmes qui ne viennent pas de nous, déclare-t-il. Vous savez que le cas BDK est un phénomène. Il y a eu des gens qui se sont crus éclairés et qui se sont mis à faire des choses qui n’entrent pas dans la loi. Et le gouvernement a pris des dispositions pour que l’autorité de l’Etat soit réhabilitée ». Il avoue avoir passé des moments douloureux. « C’est une époque très malheureuse, un moment douloureux que j’ai vécu, parce que ce sont des gens qui ont défié pratiquement toutes les lois du pays, des gens qui ont bafoué des libertés individuelles et l’esprit kongo en se mettant, par exemple, à brûler vif des personnes. Ce qui n’entrait pas dans la culture kongo. Je suis heureux que le gouvernement ait, à son temps, pris des dispositions pour que l’autorité de l’Etat soit rétablie ainsi que la paix et l’ordre public », a-t-il déclaré.
L’AT de Luozi a expliqué pourquoi en recevant la délégation de la Sodema, il ne cessait de lui répéter : « Ne venez pas avec des promesses, venez plutôt avec des actions concrètes. Je suis prêt à vous accompagner, pourvu que vous preniez en compte les préoccupations de la population ». Par le passé, il y a eu des gens qui sont passés à Luozi faire des promesses à la population, mais qu’ils n’ont jamais tenues. « Vous savez qu’il y a toujours des gens qui viennent à Luozi. Compte tenu du fait que Luozi est toujours éloigné de grands centres, ils viennent se faire passer pour des gens qui évoluent dans les cercles où se prennent des décisions. Ils font des promesses, peut-être à la quête d’une certaine légitimité populaire, ils font des promesses qui demeurent malheureusement non tenues jusqu’à ce jour », a-t-il accusé. « Nous a Luozi, nous sommes réveillés et nous disons que nous n’acceptons plus de promesses. Quelqu’un qui vient, il faudrait qu’il nous apporte des actions concrètes en disant ‘’moi je viens pour telle route, pour tel pont’’ et directement les travaux commencent. Au lieu de dire ‘’Je viens pour construire un stade ou un marché’’ en laissant une pancarte. Une année, deux années et rien ne se fait. Nous la population de Luozi, nous n’accepterons jamais cela, parce que nous agissons et nous parlons au nom de cette population ».

« Nous n’avons pas besoin que des gens viennent ajouter des promesses sur celles que nous avons déjà entendues ».

Et pour ne pas verser dans une polémique stérile et, par conséquent, rouvrir des plaies déjà cicatrisantes, Jean-Germain Kapula refuse de nous citer ni les noms de ces personnes donneuses de promesses non tenues ni ces promesses. « Non, non ! Je ne me permettrai pas de citer les noms, mais ceux qui ont fait des promesses pourront se reconnaître dans ces propos et nous pensons qu’il est temps de pouvoir montrer à chacun son pragmatisme », a-t-il tranché. Mais au sujet de promesses, sans les rappeler, l’AT de Luozi a tout simplement précisé qu’elles « sont multiples : elles sont relatives aux ponts, aux routes, à la construction des stades, bref, beaucoup de promesses qui sont restées non tenues jusqu’à présent. C’est pourquoi, aujourd’hui à Luozi, nous observons cette prudence : nous n’avons pas besoin que des gens viennent ajouter des promesses sur celles que nous avons déjà entendues ».
Quant au sujet de la Sodema, Jean-Germain Kapula croit-il en cette plateforme ? « Nous faisons confiance parce qu’elle évolue dans le cadre du développement. Si aujourd’hui nous avons insisté pour qu’elle nous ne fasse pas de promesses, c’est justement parce que nous voulons la voir à l’œuvre, nous voulons qu’elle puisse jouer le rôle de lobby auprès des autorités politico-administratives, des décideurs, des partenaires et autres bailleurs de fonds pour le développement. Parce que nous savons que la Sodema en elle-même n’a pas de moyens pour pouvoir jeter des ponts là où il faut, faire des routes, créer des structures qui puissent générer des recettes. Mais je suis en train de croire, en tant qu’administrateur de territoire, que s’il y a des actions de lobbying menées par la Sodema, le territoire de Luozi ne sera plus oublié », a-t-il déclaré.
Le territoire de Luozi connaît des problèmes, parmi les plus cruciaux, le numéro un de cette entité administrative en cite quelques-uns. « Des problèmes, il y en a plusieurs : ce sont des infrastructures de base. Vous savez que le territoire de Luozi est un grenier. Nous avons aujourd’hui la plus grande 2ème vallée en RDC, après celle de la Ruzizi [dans le Sud-Kivu, NDLR ], c’est la vallée de la Luala qui, à elle seule, peut nourrir toute la population de la RDC. Mais aujourd’hui, exploite-t-on, même à 50 %, cette vallée ? Il y a eu de grandes unités de production, telles que le Programme national riz [PNR, NDLR], le Service national de mécanisation agricole, il y a eu d’autres unités de production dans la vallée de la Luala qui sont devenues des canards boiteux. Donc, ce sont des problèmes. A ceux-ci s’ajoutent aussi des problèmes d’infrastructures et de communication, de routes, de ponts », a-t-il énuméré.

« Luozi a toujours été oublié par les exécutifs provinciaux qui se sont succédé à la tête de la province »
A ce sujet, l’administrateur du territoire de Luozi a salué les efforts que le gouverneur de la province du Bas-Congo, Mbatshi Batshia, et son gouvernement provincial ne cessent de déployer face à ces problèmes. A leur actif, il a cité ces réalisations. « Beaucoup de ponts sont jetés : le pont Luhela, le pont Mfumu, le pont Mfiolongo, le pont Manguvu, le pont Mbundu, le pont Ndende, des infrastructures telles que le Centre de santé à Mbanza-Ngoyo, une école à Lufuku, la réhébilitation de la route RN 12 Nsundi-Nsangu-Kimbanza ». Malgré cela, les besoins de Luozi restent importants car, selon l’AT de Luozi « Luozi a toujours été oublié par les exécutifs provinciaux qui se sont succédé à la tête de la province. Aujourd’hui, avec l’arrivée du gouverneur Simon-Floribert Mbatshi Batshia et son gouvrnement, nous sommes en train de voir que Luozi est de plus en plus intégré dans le concert des territoires de la province du Bas-Congo », a souligné Jean-Germain Kapula, qui ajoute « donc les problèmes sont là, quelques-uns sont déjà attaqués par le gouvernement provincial et d’autres demeurent. Et pour ceux-ci et d’autres qui sont attaqués partiellement, nous sommes en train de dire que si la Sodema joue bien son rôle de lobbying, elle devra être le salut pour le territoire de Luozi. »
Notre interlocuteur n’a pas oublié d’évoquer les problèmes dus au manque d’électricité et d’eau potable. « Je ne sais pas où vous avez trouvé de l’eau pour vous laver. La Regideso à Luozi tourne avec une aile cassée. Le plus grand problème, c’est l’électricité car avec l’électricité, nous aurons facilement de l’eau potable, nous aurons des unités de production qui vont générer des recettes et des emplois et Luozi va décoller ».
Propos recueillis par Kléber Kungu

Ce que les Luoziens ont dit de la Sodema

Ce que les Luoziens ont dit de la Sodema
(Par Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Luozi)
Deux jours à Luozi pour parler de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) était pour sa délégation une mission accomplie. Pour de nombreux Luoziens, qui ont accueilli cette délégation avec beaucoup d’allégresse, après beaucoup de mois d’impatiente attente, la soif de connaître ce que c’est la Sodema venait d’être étanchée, en attendant que leurs préoccupations soient prises en compte par cette plateforme, dont ils attendent de jouer le rôle de lobbying auprès des autorités politiques qui détiennent la clé des solutions à leurs problèmes.
Des autorités politiques locales à la population en général, l’enthousiasme et la joie de voir la Sodema débarquer à Luozi étaient très perceptibles. Un sentiment qui traduit le degré de l’attente et de l’espoir que Luozi, dans sa diversité (10 secteurs) fonde sur la Sodema.
L’appui et le soutien de la Sodema sont venus d’abord de l’administrateur du territoire de Luozi, Jean-Germain Kapula. Celui-ci, dès le premier contact, s’est montré très favorable à la venue et à la philosophie de la Sodema. « Je suis content que la Sodema soit enfin arrivée. Nous voudrions que cette fois-ci il y ait du concret, car les promesses, on en a entendu de toutes sortes. Je vous prie de ne pas faire de promesses, mais de parler plutôt des projets de la Sodema. Vous n’êtes pas de politiciens, mais vous faites du développement [...] Nous voudrions que la Sodema puisse poser des actes concrets. Nous sommes disposé à vous accompagner pourvu que vous puissiez respecter la population et ses aspirations. »
Le premier Luozien n’a pas caché son amour envers ses administrés pour lesquels il est prêt à défendre les intérêts. « Je ne voudrais pas jeter mon territoire en pâture aux promesses des politiciens. C’est le serment que j’ai fait depuis le début de mon mandat », a déclaré l’AT de Luozi, dont le mariage avec sa population n’est plus à démontrer. Signe et preuve d’une intégration sociale réussie, ce Muluba n’hésite pas à déclarer qu’il est originaire de Mbanza-Ngoyo [l’un des 10 secteurs du territoire de Luozi]. Preuve : il s’offre quelques minutes en parlant en kikongo, au cours de la rencontre de la Sodema avec les notables de Luozi. Et pour manifester son adhésion à la philosophie de la Sodema, Jean-Germain Kapula a y adhéré en qualité de membre d’honneur. « J’adhère solennellement et publiquement à la Sodema », a-t-il déclaré publiquement, sous une salve d’applaudissements de la salle.
L’AT de Luozi sera précédé de quelques minutes par le numéro un des FARDC/Luozi qui a adhéré comme membre sympathisant, et qui a estimé qu’il n’y avait pas de développement sans sécurité et qu’il attendait de la Sodema des actions concrètes.
Un Luozien a mis en garde la Sodema contre un certain négativisme dont raffolent les Manianga, tout en lui demandant de « bien préserver la Sodema car les négativistes viendront pour détruire. » « Ne suivez pas le négativisme car le positivisme, qui est Dieu, est plus grand », a-t-il conseillé. Tandis qu’un autre, le président de l’Association des personnes vivant avec handicap de Luozi, Matumona Matengula, a invité la Sodema à ne pas avoir peur et à travailler ensemble.

« Sodema n’a de valeur que si elle passe aux actes »
Pour le Dr Bila Minlangu Kapita, cardiologue de renom, « si la Sodema peut passer aux actes, ce sera une très bonne chose. Sodema n’a de valeur que si elle passe aux actes », a-t-il déclaré, en nous citant un entretien qu’il avait eu avec une personne, à qui il avait montré un trou sur la route. L’homme lui avait répondu que la population en avait parlé aux autorités politiques sans qu’elles ne réagissent. Moralité : si même pour boucher un trou devant notre porte l’on doit attendre que les autorités le fassent, alors on ne se développera pas ou difficilement.
C’est un souhait de réussite que Paul Masunda, cet autre notable de Luozi, habitant le quartier Nsatumaza, a fait en faveur de la Sodema, lorsque nous lui avions demandé ses impressions sur la Sodema. « C’est une bonne chose et la Sodema doit réussir. Car la tête doit réfléchir et si l’on ne réfléchit pas, on ne peut pas se développer. On peut vivre 100 ans sans manger du poisson si on ne réfléchit pas sur les voies et moyens pour en obtenir. Après avoir réfléchi, il faut passer à l’action pour concrétiser les idées. Et la vie devient facile », a analysé cet homme, la cinquantaine révolue. Pour lui, la vie s’explique comme suit : V comme volonté, I comme intelligence et E comme économie.
A l’issue de la rencontre entre la Sodema et les notables de Luozi, un noyau de la Sodema de 10 personnes, dont 2 femmes, a été choisi. Celui-ci a la charge de mettre en place un comité sectionnaire à installer par le Comité de gestion les semaines à venir. Il s’agit des personnes suivantes : Kiana Ndeke, Lusiama Célestin, Maleba Georges, Tamba Pauline, Yunga Na Biaku, Ngoma Bazimunina, Kieni kia Mpesa Dapton, Masinsa Matuetimona, Mme Tuamomona et Miatunuka André.
Luozi, avec ses 10 secteurs, ne jure que par la Sodema. A celle-ci de ne pas décevoir les espoirs que des millions de Luoziens ont placés en elle.

La Sodema apporte le message de développement par le travail

Très attendue depuis longtemps par des milliers de Luoziens
La Sodema apporte le message de développement par le travail
(De Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Luozi)
« Je suis content que la Sodema soit enfin arrivée. Nous voudrions que cette fois-ci il y ait du concret, car les promesses, on en a entendu de toutes sortes. Je vous prie de ne pas faire de promesses, mais de parler plutôt des projets de la Sodema. Vous n’êtes pas de politiciens, mais vous faites du développement [...] Nous voudrions que la Sodema puisse poser des actes concrets. Nous sommes disposé à vous accompagner pourvu que vous puissiez respecter la population et ses aspirations. » C’est par ces propos que l’administrateur du territoire (AT) de Luozi, Jean-Germain Kapula, s’est adressé, dans un ton franc et direct, à la délégation de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) conduite par le président du Comité de gestion, Dieudonné Bifumanu Nsompi qui lui présentait ses civilités à sa résidence officielle, au cours de son séjour à Luozi, du 15 au 16 janvier.
Heureusement, la Sodema, qui n’est pas un parti politique ne fait pas de promesses. Le concret, les actes concrets, la Sodema, très attendue depuis belle lurette par les Luoziens, en avait dans ses valises. Le développement et la préservation de la culture des Manianga, voilà le message de la délégation de la Sodema composée de Dieudonné Bifumanu (président), du Pr. Mbelolo ya Mpiku (secrétaire général), de Kléber Kungu (Secrétaire général adjoint), de Lunsevila Mayenikini (conseiller administratif) et de Jean Hekamanu Mundele (président du Collège des sages).
Le concret, la Sodema en a présenté une preuve : la signature de l’Accord de partenariat entre la Sodema et la Communauté évangélique du Congo (CEC) au cours d’une cérémonie officielle qui a eu lieu dans le temple de la paroisse de Luozi de cette Eglise, dimanche 16 janvier devant 10 témoins (5 de la paroisse CEC Luozi et 5 de la paroisse CEC Mawanda) devant plusieurs centaines de fidèles joyeusement surchauffés par cette grand événement.
Après avoir présenté l’historique de la Sodema, ses objectifs, sa vision globale, Dieudonné Bifumanu, dans un kikongo sans accent, s’est appesanti sur la stratégie que la Sodema a mise en place pour concrétiser le développement dont elle a fait le cheval de bataille. Le « Mariage agricole » et l’ « Opération arbres fruitiers » sont les deux stratégies qui doivent booster le développement tant attendu par les Manianga.
« Il est temps de sceller un partenariat avec la Sodema car nous voulons travailler avec elle pour le développement de nos fidèles ». Le président et représentant légal de la CEC, le pasteur Marcel Diafwanakana Edi Diantete, affectueusement surnommé « Diaf » (le diminutif de Diafwanakana, NDLR) venait ainsi d’inviter les fidèles de l’Eglise à prêter son attention sur ce grand événement, le premier partenariat que cette Eglise plus que centenaire ait signé avec une plateforme.
Comme pour obtenir l’assentiment de la communauté toute entière représentée par ces fidèles, le Rév. Diafwanakana leur pose cette question à trois reprises « Voulons nous que la CEC et la Sodema signent ce partenariat ? ». Un « oui » joyeux retentit bruyamment autant de fois dans le temple. Les fidèles venaient de marquer leur accord de manière unanime sur le mariage que leur Eglise venait ainsi de conclure avec cette plateforme. Le partenariat entre la Sodema et la CEC venait de naître.
Aussitôt, le président et représentant légal de la CEC et le président de la Sodema se sont mis à signer l’Accord de partenariat sous l’œil attentif des 10 témoins et de nombreux fidèles de la CEC. L’accord signé, il a échu au vice-président de la CEC, le pasteur Matondo Balungisa de confier cet acte au Seigneur dans une courte prière, à travers laquelle il a invité le Seigneur à cheminer avec les deux partenaires.

La Sodema est un lobby
Très pragmatique et avec un franc-parler qui ne peut déranger que les faiseurs de promesses, Jean-Germain Kapula a fait de la Sodema sa propre affaire. Dans la salle de réunions de la CEC situé au camp Luyindu (ex-Coreman), où la délégation de la Sodema a réuni les notables de Luozi, y compris les chefs de secteur (3 seulement y étaient présents : ceux de Balari, de Kimbanza et de Kivunda) pour leur parler de la Sodema, le numéro un du territoire de Luozi y a assuré la modération. Il est revenu sur son premier message adressé à la Sodema. « Nous à Luozi nous n’aimons pas les promesses. Nous sommes-là pour mettre des limites à leurs mensonges (mensonges des politiciens, NDLR). Nous voulons le pragmatisme, à travers le chef de l’Etat Joseph Kabila dont les 5 chantiers ne sont plus un slogan », a déclaré Jean-Germain Kipula en introduisant le président de la Sodema, qui devait répondre à trois questions au cours de son intervention : qu’est-ce que la Sodema ?, que veut la Sodema ? et comment voudrait-elle travailler pour obtenir les résultats de ses objectifs ?
Le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu, s’est appesanti sur l’historique de la Sodema dont le combat est focalisé sur le développement de l’espace manianga en particulier et de la RDC en général, et sur la préservation de la culture. Brièvement, il a parlé de la manière dont est née la Sodema (rédaction et adoption des statuts, élections des membres du Comité de gestion dont le mandat court jusqu’en 2012).
Pour répondre à la question sur ce que veut la Sodema, il s’est servi seulement d’un exemple de prise en charge, en faisant sienne la réflexion de John Kennedy qui avait dit ‘’Ne demande pas ce que l’Etat peut faire pour toi, mais demande-toi ce que tu peux faire pour l’Etat’’. Dans son combat de développement, la Sodema ambitionne d’inciter ses membres à s’organiser et à se prendre en charge, car comme l’a souligné l’AT de Luozi, « face aux multiples problèmes de notre pays, de notre province, de notre district, de notre territoire, nous les Manianga nous devons nous prendre en charge. Notre pays a connu un retard à cause du fait d’attendre quelque chose de quelqu’un d’autre. » La Sodema veut inciter ses membres à faire quelque chose pour leur pays.
Donc, dans sa vision de développement, la Sodema, selon son président, veutn apporter sa contribution à la reconstruction de ce pays, en prônant un développement de participation. Celui qui veut que tous les membres de la communauté participent ensemble au développement de leur communauté. Un développement qui refuse de voir d’un côté des acteurs, de l’autre des passifs. Elle abhorre un développement à sens unique. « On ne peut pas faire le développement sans la participation de la base », a déclaré l’AT de Luozi.
« Chaque chose à son temps ; il est maintenant temps de travailler », a martelé le président de la Sodema. Pour cela, il s’est appuyé sur ce qu’il a appelé les 3 virages qui ont marqué la RDC : le virage spirituel avec l’avènement de Simon Kimbangu en 1921, l’indépendance (2ème virage) et le développement (3ème virage) dans lequel nous cheminons. Ces trois virages ont un seul dénominateur : les Manianga ont joué (pour les deux premiers) et vont jouer (pour le 3ème) un rôle déterminant.

Pas de coffre-fort, mais des stratégies
Comment la Sodema entend-elle concrétiser ce développement ? La Sodema n’a pas de coffre-fort, mais des stratégies : le ’’Mariage agricole’’ et l’’’Opération arbres fruitiers’’, a répondu Dieudonné Bifumanu. Ces stratégies concrétisées, des millions d’emplois vont être créés.
Mais auparavant, il faut élaborer des projets à financer par des organismes internationaux. C’est ici qu’intervient le rôle de la Sodema dans la recherche des financements : elle est appelée à jouer le lobbying. Une idée chère Jean-Germain Kapula, qui préside aux destinées d’un territoire enclavé et qui constitue le cadet des soucis des autorités. « Si la Sodema peut jouer véritablement le rôle de lobbying auprès des autorités politiques pour des promesses faites, je crois que ces promesses vont se réaliser », a déclaré l’AT de Luozi. « Je suis en train de croire que si ces objectifs se réalisent, il y aura un boom. La Sodema respecte les institutions et les lois du pays. Elle ambitionne de contribuer au bien-être de la population », a-t-il conclu.
En commentant l’Accord de partenariat signé entre la Sodema et la CEC, l’AT de Luozi a été très objectif dans son analyse. « La CEC est à Luozi ce que le Nil est à l’Egypte. Nous connaissons l’apport de la CEC dans la territoire de Luozi. Celui qui parle de Luozi sans parler de la CEC n’est pas honnête. Proroutes, Prod’eau et les autres projets dirigés par la CEC témoignent beaucoup sur cet apport. En signant le partenariat avec la CEC, la Sodema s’est basée sur l’expérience de la CEC », a-t-il plaidé, visiblement convaincu.
Le message de la Sodema a été si clair que l’assistance n’a formulé que des souhaits et exprimé des encouragements auprès de la délégation de la Sodema pour que vive à jamais cette plateforme sur laquelle repose l’espoir des millions des Manianga et contribue au développement de l’espace manianga, de la province en particulier et de la RDC en général. Le secrétaire général de la Sodema, le prof. Mbelolo ya Mpiku a souligné le caractère apolitique de cette ASBL, qui est loin d’être une branche de quelque Eglise que ce soit ou d’un quelconque politicien, tandis que le président du Collège des sages, Jean Hekamanu a informé l’assistance des contacts déjà pris avec certaines personnalités politiques, dont l’ancien vice-Premier ministre en charge de la Reconstruction Emile Bongeli, le ministre de l’Agriculture, Norbert Basengezi…
Comme le dirait tout émissaire, la délégation de la Sodema peut déclarer, à l’issue de sa mission de 2 jours à Luozi :’’Mission accomplie ». L’adhésion à son message, l’attention et le nombre important des notables qui ont pris part à la rencontre sont tels que toute personne, tout parti politique qui ambitionne de maîtriser le Manianga ne peut y parvenir qu’en passant par la Sodema. Séance tenante, l’AT et le commandant des FARDC se sont fait membres, l’un d’honneur et l’autre sympathisant, de la Sodema.
Un noyau de la Sodema de 10 personnes, dont 2 femmes, a été choisi. Celui-ci a la charge de mettre en place un comité sectionnaire à installer par le Comité de gestion les semaines à venir.

mercredi 19 janvier 2011

La Sodema apporte le message de développement par le travail


Très attendue depuis longtemps par des milliers de Luoziens
La Sodema apporte le message de développement par le travail
(De Kléber Kungu, notre envoyé spécial à Luozi)
« Je suis content que la Sodema soit enfin arrivée. Nous voudrions que cette fois-ci il y ait du concret, car les promesses, on en a entendu de toutes sortes. Je vous prie de ne pas faire de promesses, mais de parler plutôt des projets de la Sodema. Vous n’êtes pas de politiciens, mais vous faites du développement [...] Nous voudrions que la Sodema puisse poser des actes concrets. Nous sommes disposé à vous accompagner pourvu que vous puissiez respecter la population et ses aspirations. » C’est par ces propos que l’administrateur du territoire (AT) de Luozi, Jean-Germain Kapula, s’est adressé, dans un ton franc et direct, à la délégation de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) conduite par le président du Comité de gestion, Dieudonné Bifumanu Nsompi qui lui présentait ses civilités à sa résidence officielle, au cours de son séjour à Luozi, du 15 au 16 janvier.
Heureusement, la Sodema, qui n’est pas un parti politique ne fait pas de promesses. Le concret, les actes concrets, la Sodema, très attendue depuis belle lurette par les Luoziens, en avait dans ses valises. Le développement et la préservation de la culture des Manianga, voilà le message de la délégation de la Sodema composée de Dieudonné Bifumanu (président), du Pr. Mbelolo ya Mpiku (secrétaire général), de Kléber Kungu (Secrétaire général adjoint), de Lunsevila Mayenikini (conseiller administratif) et de Jean Hekamanu Mundele (président du Collège des sages).
Le concret, la Sodema en a présenté une preuve : la signature de l’Accord de partenariat entre la Sodema et la Communauté évangélique du Congo (CEC) au cours d’une cérémonie officielle qui a eu lieu dans le temple de la paroisse de Luozi de cette Eglise, dimanche 16 janvier devant 10 témoins (5 de la paroisse CEC Luozi et 5 de la paroisse CEC Mawanda) devant plusieurs centaines de fidèles joyeusement surchauffés par cette grand événement.
Après avoir présenté l’historique de la Sodema, ses objectifs, sa vision globale, Dieudonné Bifumanu, dans un kikongo sans accent, s’est appesanti sur la stratégie que la Sodema a mise en place pour concrétiser le développement dont elle a fait le cheval de bataille. Le « Mariage agricole » et l’ « Opération arbres fruitiers » sont les deux stratégies qui doivent booster le développement tant attendu par les Manianga.
« Il est temps de sceller un partenariat avec la Sodema car nous voulons travailler avec elle pour le développement de nos fidèles ». Le président et représentant légal de la CEC, le pasteur Marcel Diafwanakana Edi Diantete, affectueusement surnommé « Diaf » (le diminutif de Diafwanakana, NDLR) venait ainsi d’inviter les fidèles de l’Eglise à prêter son attention sur ce grand événement, le premier partenariat que cette Eglise plus que centenaire ait signé avec une plateforme.
Comme pour obtenir l’assentiment de la communauté toute entière représentée par ces fidèles, le Rév. Diafwanakana leur pose cette question à trois reprises « Voulons nous que la CEC et la Sodema signent ce partenariat ? ». Un « oui » joyeux retentit bruyamment autant de fois dans le temple. Les fidèles venaient de marquer leur accord de manière unanime sur le mariage que leur Eglise venait ainsi de conclure avec cette plateforme. Le partenariat entre la Sodema et la CEC venait de naître.
Aussitôt, le président et représentant légal de la CEC et le président de la Sodema se sont mis à signer l’Accord de partenariat sous l’œil attentif des 10 témoins et de nombreux fidèles de la CEC. L’accord signé, il a échu au vice-président de la CEC, le pasteur Matondo Balungisa de confier cet acte au Seigneur dans une courte prière, à travers laquelle il a invité le Seigneur à cheminer avec les deux partenaires.

La Sodema est un lobby
Très pragmatique et avec un franc-parler qui ne peut déranger que les faiseurs de promesses, Jean-Germain Kapula a fait de la Sodema sa propre affaire. Dans la salle de réunions de la CEC situé au camp Luyindu (ex-Coreman), où la délégation de la Sodema a réuni les notables de Luozi, y compris les chefs de secteur (3 seulement y étaient présents : ceux de Balari, de Kimbanza et de Kivunda) pour leur parler de la Sodema, le numéro un du territoire de Luozi y a assuré la modération. Il est revenu sur son premier message adressé à la Sodema. « Nous à Luozi nous n’aimons pas les promesses. Nous sommes-là pour mettre des limites à leurs mensonges (mensonges des politiciens, NDLR). Nous voulons le pragmatisme, à travers le chef de l’Etat Joseph Kabila dont les 5 chantiers ne sont plus un slogan », a déclaré Jean-Germain Kipula en introduisant le président de la Sodema, qui devait répondre à trois questions au cours de son intervention : qu’est-ce que la Sodema ?, que veut la Sodema ? et comment voudrait-elle travailler pour obtenir les résultats de ses objectifs ?
Le président de la Sodema, Dieudonné Bifumanu, s’est appesanti sur l’historique de la Sodema dont le combat est focalisé sur le développement de l’espace manianga en particulier et de la RDC en général, et sur la préservation de la culture. Brièvement, il a parlé de la manière dont est née la Sodema (rédaction et adoption des statuts, élections des membres du Comité de gestion dont le mandat court jusqu’en 2012).
Pour répondre à la question sur ce que veut la Sodema, il s’est servi seulement d’un exemple de prise en charge, en faisant sienne la réflexion de John Kennedy qui avait dit ‘’Ne demande pas ce que l’Etat peut faire pour toi, mais demande-toi ce que tu peux faire pour l’Etat’’. Dans son combat de développement, la Sodema ambitionne d’inciter ses membres à s’organiser et à se prendre en charge, car comme l’a souligné l’AT de Luozi, « face aux multiples problèmes de notre pays, de notre province, de notre district, de notre territoire, nous les Manianga nous devons nous prendre en charge. Notre pays a connu un retard à cause du fait d’attendre quelque chose de quelqu’un d’autre. » La Sodema veut inciter ses membres à faire quelque chose pour leur pays.
Donc, dans sa vision de développement, la Sodema, selon son président, veutn apporter sa contribution à la reconstruction de ce pays, en prônant un développement de participation. Celui qui veut que tous les membres de la communauté participent ensemble au développement de leur communauté. Un développement qui refuse de voir d’un côté des acteurs, de l’autre des passifs. Elle abhorre un développement à sens unique. « On ne peut pas faire le développement sans la participation de la base », a déclaré l’AT de Luozi.
« Chaque chose à son temps ; il est maintenant temps de travailler », a martelé le président de la Sodema. Pour cela, il s’est appuyé sur ce qu’il a appelé les 3 virages qui ont marqué la RDC : le virage spirituel avec l’avènement de Simon Kimbangu en 1921, l’indépendance (2ème virage) et le développement (3ème virage) dans lequel nous cheminons. Ces trois virages ont un seul dénominateur : les Manianga ont joué (pour les deux premiers) et vont jouer (pour le 3ème) un rôle déterminant.

Pas de coffre-fort, mais des stratégies
Comment la Sodema entend-elle concrétiser ce développement ? La Sodema n’a pas de coffre-fort, mais des stratégies : le ’’Mariage agricole’’ et l’’’Opération arbres fruitiers’’, a répondu Dieudonné Bifumanu. Ces stratégies concrétisées, des millions d’emplois vont être créés.
Mais auparavant, il faut élaborer des projets à financer par des organismes internationaux. C’est ici qu’intervient le rôle de la Sodema dans la recherche des financements : elle est appelée à jouer le lobbying. Une idée chère Jean-Germain Kapula, qui préside aux destinées d’un territoire enclavé et qui constitue le cadet des soucis des autorités. « Si la Sodema peut jouer véritablement le rôle de lobbying auprès des autorités politiques pour des promesses faites, je crois que ces promesses vont se réaliser », a déclaré l’AT de Luozi. « Je suis en train de croire que si ces objectifs se réalisent, il y aura un boom. La Sodema respecte les institutions et les lois du pays. Elle ambitionne de contribuer au bien-être de la population », a-t-il conclu.
En commentant l’Accord de partenariat signé entre la Sodema et la CEC, l’AT de Luozi a été très objectif dans son analyse. « La CEC est à Luozi ce que le Nil est à l’Egypte. Nous connaissons l’apport de la CEC dans la territoire de Luozi. Celui qui parle de Luozi sans parler de la CEC n’est pas honnête. Proroutes, Prod’eau et les autres projets dirigés par la CEC témoignent beaucoup sur cet apport. En signant le partenariat avec la CEC, la Sodema s’est basée sur l’expérience de la CEC », a-t-il plaidé, visiblement convaincu.
Le message de la Sodema a été si clair que l’assistance n’a formulé que des souhaits et exprimé des encouragements auprès de la délégation de la Sodema pour que vive à jamais cette plateforme sur laquelle repose l’espoir des millions des Manianga et contribue au développement de l’espace manianga, de la province en particulier et de la RDC en général. Le secrétaire général de la Sodema, le prof. Mbelolo ya Mpiku a souligné le caractère apolitique de cette ASBL, qui est loin d’être une branche de quelque Eglise que ce soit ou d’un quelconque politicien, tandis que le président du Collège des sages, Jean Hekamanu a informé l’assistance des contacts déjà pris avec certaines personnalités politiques, dont l’ancien vice-Premier ministre en charge de la Reconstruction Emile Bongeli, le ministre de l’Agriculture, Norbert Basengezi…
Comme le dirait tout émissaire, la délégation de la Sodema peut déclarer, à l’issue de sa mission de 2 jours à Luozi :’’Mission accomplie ». L’adhésion à son message, l’attention et le nombre important des notables qui ont pris part à la rencontre sont tels que toute personne, tout parti politique qui ambitionne de maîtriser le Manianga ne peut y parvenir qu’en passant par la Sodema. Séance tenante, l’AT et le commandant des FARDC se sont fait membres, l’un d’honneur et l’autre sympathisant, de la Sodema.
Un noyau de la Sodema de 10 personnes, dont 2 femmes, a été choisi. Celui-ci a la charge de mettre en place un comité sectionnaire à installer par le Comité de gestion les semaines à venir.

jeudi 13 janvier 2011

Plus d’un mois après, Gbagbo résiste, la communauté internationale se prépare

Crise ivoirienne
Plus d’un mois après, Gbagbo résiste, la communauté internationale se prépare
Isolé totalement avec un pouvoir renié par la communauté internationale, menacé d’être délogé militairement, dépourvu d’avoirs gelés, interdit de visas ainsi que une soixantaine de ses proches, flatté même par la communauté internationale (les Etats-Unis) qui lui propose de l’accueillir, sur fond de plusieurs missions de médiations de la Cédéao et de l’Union africaine –sans succès - plus d’un mois durant, le président autoproclamé, Laurent Gbagbo, reste impassible et indéboulonnable. Accroché à un pouvoir qui lui a échappé à l’issue du scrutin du 28 novembre dernier, Laurent Gbagbo, soutenu par son peuple et continue à narguer une Communauté internationale qui devient de moins en moins bruyante, mais qui se prépare, face à un Alassane Ouattara, enfermé, avec son gouvernement, dans son hôtel, soutenu par la quasi-totalité de la communauté internationale. Les deux « présidents » règnent sur une Côte d’Ivoire plongée dans une crise politique sans précédent, comptant ses morts – plus de 200 morts - attendant de voir le bout du tunnel, qui tarde à pointer.
Plus qu’isolé par la communauté internationale depuis qu’il s’était entêté de ne pas céder le pouvoir à son adversaire Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre dernier, sous menace d’une intervention militaire Communauté de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), aujourd’hui en préparation silencieusement, Laurent Gbagbo ne bouge d’un iota de sa position. Soutenu par l’armée encore acquise à sa cause – perdue – et sa peuple, M. Gbagbo accepte tout, sauf céder le fauteuil présidentiel à celui qu’il a toujours considéré comme « étranger », mais qui bénéficie du soutien de la communauté internationale.
Ni le gel de ses avoirs et de ses épouses, ni l’interdiction de visas qui le frappe ainsi qu’une soixantaine de ses proches, encore moins le manque de reconnaissance de son pouvoir par la communauté internationale avec, à la clé, le « rejet » de tous ses ambassadeurs et la reconnaissance de ceux nommés par son adversaire, ne sont venus ébranler la volonté et la détermination de Laurent Gbagbo de conserver son fauteuil, quitte à sombrer corps et biens, le moment venu, pour devenir un martyr nationaliste !
Ce vieux politicien qui a plusieurs cordes à son arc, doublé d’un fin dribleur, Laurent Gbagbo sait tirer à longueur pour fatiguer ses adversaires. Aujourd’hui –il est certainement trop tôt pour crier victoire – M. Gbagbo continue à résister car sa stratégie de prédilection marche à merveille. Très bruyante au début de la crise, plus d’un mois après, la communauté internationale semble essoufflée et lassée par la ténacité inébranlable d’un président autoproclamé qui sait s’accrocher au pouvoir comme une sangsue dans un corps.
Même la Cédéao très active au début, brandissant la menace d’une intervention militaire contre M. Gbagbo s’il refuse de céder le maillet présidentiel à celui que le peuple a voulu qu’il préside à ses destinées, semble, à ce jour, essoufflée. Après ses deux missions à la fin de 2010 et en début de 2011, la Cédéao, qui avait missionné les présidents ouest-africains de la Cédéao, le Béninois Yayi Boni, le Cap-verdien Pedro Pires, le Sierra Léonais Ernest Koroma, la Cédéao semble se désintéresser du dossier. Que non ! Pour certains analystes politiques très avisés, le silence de la Cédéao est loin d’être innocent : des voies et moyens de faire plier le « têtu » sont en train d’être mijotées.
A la suite de la Cédéao, l’Union africaine, par la voie de son médiateur désigné, le Premier ministre kenyan Raila Odinga, a pris la relève. Après un premier voyage la semaine dernière, le médiateur de l’UA rentre en fin de week-end à Abidjan pour tenter de faire entendre raison à celui qui ne prête attention qu’à sa conscience.

Situation toujours tendue à Abidjan après des violences meurtrières
Entre temps, alors que s’active des missions de bons offices de part et d’autre, les armes continuent de faucher des Ivoiriens, surtout des pro-Ouattara. En effet, en début de semaine, des affrontements sanglants ont endeuillé des quartiers d'Abobo, fief de M. Ouattara et Anyama (nord) Abobo avait été le théâtre de heurts les deux premières nuits de la semaine entre des éléments armés non identifiés et des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au chef d'Etat sortant. Au moins 11 personnes ont été tuées, dont huit membres des forces de l'ordre, certains attaqués au lance-roquettes RPG 7 selon la police. Le chef d'état-major des FDS a accusé mercredi soir le camp Ouattara d'être à l'origine des violences "assimilées à des actes de guerre" et averti que ses forces étaient prêtes à riposter.
Le général Philippe Mangou a dénoncé "des individus embusqués" ayant répondu aux appels "à l'insurrection armée" lancés par "des politiciens retranchés à l'Hôtel du Golf", QG de M. Ouattara soumis depuis des semaines à un blocus des FDS.
"Nous réfutons ces accusations. Ce sont bien les forces de l'ordre qui ont encore une fois cherché à provoquer la population paisible", a répliqué le porte-parole du gouvernement Ouattara, Patrick Achi.
Comme on le remarque, les deux camps se rejettent la responsabilité d’avoir pris l’initiative de ces affrontements sanglants. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, s'est dit "profondément préoccupé" par les violences et a lancé un "avertissement" au camp Gbagbo en cas de "nouvelle opération" des FDS. Trois Casques bleus de la force onusienne en Côte d'Ivoire (Onuci) avaient été légèrement blessés dans une embuscade tendue par les forces pro-Gbagbo, dans la nuit de mardi à mercredi, selon l'Onuci.
Ce regain de tension démontre la persistance de la crise dans laquelle la Côte d'Ivoire est plongée depuis l'élection présidentielle du 28 novembre, une crise qui a fait environ 200 morts, selon l'Onu.

Pressions diplomatiques
Laurent Gbagbo fait aussi l’objet d’une pression diplomatique. Sur ce plan, il reste aussi de marbre. Sur le plan diplomatique, la réplique du camp Gbagbo était attendue après la décision de la France de reconnaître l'ambassadeur nommé par M. Ouattara à Paris, son conseiller diplomatique Ali Coulibaly. Paris a en effet donné son agrément à la nomination d’un nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, dans la logique de la reconnaissance du pouvoir d’Alassane Ouattara. Le nouvel ambassadeur, Ali Coulibaly, ancien journaliste, était jusqu'à ces derniers jours le conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara. C’est en Conseil des ministres que cette nomination a été approuvée par la France. L’agrément donné par la France Ali Coulibaly, comme nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, nommé par Alassane Ouattara, durcit les relations entre Paris et Abidjan.
A l’annonce de cette nouvelle, la réaction du pouvoir contesté d’Abidjan ne s’est fait pas attendre. « C’est une fausse route qu’empreinte l’Etat français parce que tous les papiers que cet ambassadeur va délivrer, nous on ne les reconnaîtra pas. Ca va causer des difficultés dans les relations entre la Côte d’Ivoire et la France. Ce qui est certain pour nous, on applique le principe de la réciprocité. Et si notre ambassadeur est chassé de France, nous prendrons des mesures nécessaires pour que l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire quitte la Côte d’Ivoire. S’il refuse de quitter, il sera considéré pour nous comme un travailleur immigré clandestin en Côte d’Ivoire, un sans-papiers. Il perdra ses pouvoirs d’ambassadeur en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire que le gouvernement ivoirien ne sera plus son interlocuteur », a déclaré Ahoua Don Melo, le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo.
La semaine dernière, le gouvernement Gbagbo avait annoncé le renvoi des ambassadeurs de Grande-Bretagne et du Canada, en application du principe de réciprocité après le retrait par ces deux pays d'accréditations d'ambassadeurs ivoiriens. Selon Paris, l'ensemble des pays de l'Union européenne auraient décidé dès décembre de ne reconnaître que « les ambassadeurs nommés par le président Alassane Ouattara ». La Belgique a aussi reconnu l’ambassadeur nommé par Alassane Ouattara.
Déjà, à la fin décembre 2010, c’est l'Assemblée générale des Nations unies qui avait entériné la désignation par Alassane Ouattara d'un nouvel ambassadeur ivoirien, Youssouf Bamba. Les nominations et reconnaissances d’ambassadeurs nommés par Alassane Ouattara mettent la pression sur Laurent Gbagbo au moment où les missions internationales et africaines essayent toujours d’obtenir son départ du pouvoir.
Le pouvoir de Laurent Gbagbo avait déjà menacé de renvoyer des ambassadeurs de pays qui mettraient fin à la mission de ses représentants pour reconnaître des personnalités choisies par Alassane Ouattara. L’éventualité d’une rupture des relations diplomatiques avait même été évoquée par le camp Gbagbo.
Si têtu et entêté que puisse être Laurent Gbagbo, je parie que ses jours à la tête de la Côte d’Ivoire sont comptés. C’est silencieusement que la communauté internationale, la Cédéao et l’Union africaine ont préféré préparer le départ – quelle qu’en soit la forme – de celui qui prend le culot de défier toute cette communauté.
Kléber Kungu

Le 193ème Etat du monde en train de naître

Référendum du Sud Soudan
Le 193ème Etat du monde en train de naître
Environ 4 millions de Soudanais du Sud ont une semaine pour s’exprimer lors du vote référendaire qui a débuté dimanche 9 janvier. Le vote se déroule à Juba, la future capitale du futur 54ème Etat africain. Ils ont jusqu’à samedi 15 janvier pour signer en lettres d’or la partition du plus grand pays d’Afrique avec ses 2 505 810 km2 de superficie qui va donner naissance au 193ème Etat de la planète dont le nom reste à trouver. En effet, il y a actuellement 192 États membres de l'Organisation des Nations unies plus le Vatican. Le Vatican est, à ce jour, le dernier État incontesté qui ne soit pas membre de l'Onu, où il bénéficie cependant d'un statut d'observateur permanent depuis 1964.
Au terme de ce référendum en cours, les populations du Sud-Soudan vont donc constituer leur propre Etat. Ce qui constitue un grand événement historique, qui aura des conséquences sur le Soudan, sur la région et sur toute l'Afrique. Ce scrutin était prévu dans l'accord de paix global de 2005, qui avait mis un terme à une guerre atroce de quarante ans entre le Nord et le Sud.
L'indépendance des Sudistes constitue un camouflet au pouvoir de Khartoum auquel les ils étaient en train de dire adieu. Fiers d’appartenir à un pays très riche en pétrole, les Soudanais du Sud, à majorité chrétienne, n’ont cesse de tourner la page noire caractérisée par des brimades et un esclavagisme et d’autres injustices.
Aujourd’hui, alors que les Sudistes jubilent à l’idée de se séparer avec les Nordistes, le président soudanais Omar Hassan Ahmed Al-Bachir doit regretter d’assister à la partition d’un pays où il règne encore en maître absolu, mais dont il était incapable de maintenir l’intégrité. Pendant que les autres pays du continent voient avec appréhension la remise en cause des frontières issues de la décolonisation.
Au lendemain de l’allégresse et de l’euphorie d’appartenir à un nouveau pays, les Soudanais du Sud doivent faire face à des défis de taille :la richesse en pétrole du Sud-Soudan, son seul revenu, contraste avec le caractère exsangue du reste du pays. Seule une minorité de la population accède à l'eau potable, la mortalité infantile est considérable, l'éducation d'un niveau bas et 80 % des adultes sont analphabètes. Malgré l'aide internationale, le réseau routier est très réduit et les pluies isolent des territoires entiers. De plus, les tensions ethniques y sévissent. En outre, le nouvel Etat africain fera partie des Etats riverains du Nil où les terres agricoles y sont souvent louées à des étrangers, employant une main-d’œuvre sudiste ou étrangère, c'est comprendre alors que rien ne sera facile. Bref, tout y est à reconstruire.
En plus, il faut également penser à doter à ce nouvel Etat des valeurs démocratiques nécessaires à un Etat de droit, où les droits fondamentaux, ceux des minorités, le pluralisme politique, doivent être garantis. Que les Etats-Unis d’Amérique et l'Europe, qui ont dépensé beaucoup d’énergie pour parrainer l'accord de paix Nord-Sud, ne s’arrêtent pas en si bon chemin….Les choses plus intéressantes ne font que commencer, car, en plus de leur soutien pour accompagner le développement démocratique du nouvel Etat, il s sont appelés à veiller à la justice dans la répartition des importations et des revenus de l'exploitation des ressources locales.

Le plus dur reste à faire
Pour bien des analystes politiques très avisés, le plus dur restera à faire après le vote référendaire. Le président soudanais a déclaré qu’il était prêt à accepter les résultats de ce vote. L’a-t-il dit sincèrement ? La conversion d'Al-Bachir à l'acceptation de la sécession peut masquer toutes sortes de manœuvres. Le président soudanais est affaibli. Il perd 35 % de son territoire et 80 % des ressources pétrolières, même si pour le moment les pipelines les conduisent au Nord. Le mandat d'arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l'humanité ainsi que pour génocide commis au Darfour sous ses ordres l'empêche de participer à la vie internationale.
L'instauration d'un plan d'austérité, alors que WikiLeaks a révélé qu'il s'est octroyé des sommes considérables, le fragilise un peu plus. Il peut être tenté de choisir la fuite en avant. Déjà, il relance la surenchère islamiste en projetant de généraliser la charia dans la Loi constitutionnelle, proclamant qu'il ne sera "plus question de diversité culturelle ou ethnique". Le raïs possède d'autres cartes pour attiser la violence.
D'abord en exploitant les rivalités ethniques dans la riche région frontalière d'Abyei, qu'il a privée de vote en violation de l'accord de paix. Ou encore par l'instrumentalisation accrue de l'Armée de résistance du Seigneur, soutenue par le Nord et composée de tueurs sadiques, qui sévit dans la région et fait des incursions meurtrières au Sud-Soudan et au Darfour.
Le nouvel Etat pourra avoir la vie sauve grâce à l’intervention de la communauté internationale qui doit se montrer capable d’aider les uns et contenir les autres, de susciter une juste répartition de la manne pétrolière, promouvoir la tolérance des pouvoirs envers les minorités au Nord comme au Sud, régler le conflit du Darfour. Autant de défis auxquels cette Communauté doit relever pour permettre aux Soudanais du Sud de ne pas avoir à regretter d’avoir voté pour la sécession, mais surtout pour bénéficier de la manne pétrolière estimée à plus de cinq milliards de barils.

Juba, la future capitale
C‘est dans ce contexte que Juba, la future capitale du nouvel Etat, est en train de renaître pour jouer son rôle de capitale du 193ème pays de la planète. Partout, les signes de renaissance sont palpables : des hôtels en dur côtoient des huttes. Cette ville qui a servi de garnison aux forces armées soudanaises du Nord durant la dernière guerre civile qui a déchiré le Nord et le Sud, est en train de prendre un bain de jouvence pour paraître avec ses nouveaux habits de capitale le moment venu.
Autre signe : ce sont des voitures qui ne se comptent plus aujourd’hui, tellement leur nombre provoque des bouchons, en côtoyant avec des motos-taxis, des véhicules 4x4 de l'Onu, des ONG, des responsables gouvernementaux et des hommes d'affaires qui se bousculent au portillon d’une ville qui ne cesse de croître.
Quatre jours après, le quorum de 60% des inscrits, nécessaire à la validation du scrutin, est déjà largement atteint. Sans doute, à la fin du scrutin, il sera dépassé à la fermeture des bureaux de vote. Le taux de participation et les résultats du scrutin doivent être officiellement annoncés par la commission référendaire. Des résultats partiels sont attendus fin janvier et les résultats définitifs le 14 février.
Kléber Kungu

mercredi 12 janvier 2011

Procès Bemba : les audiences reprennent ce 11 janvier 2011

Après une suspension de quelques semaines
Procès Bemba : les audiences reprennent ce 11 janvier 2011
Le procès Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale (CPI) reprend ce mardi 11 janvier, après un temps de répit dû aux vacances judiciaires. C’est le mercredi 8 décembre que des membres de la CPI sont partis en vacances judiciaires. Bien avant ce report, la CPI s'était offert une période de quelque 17 jours, soit du 22 novembre au 8 décembre, pour recevoir les différentes dépositions des témoins.
A la reprise de l'audience ce mardi 11 janvier, le témoin numéro 87 passera devant les juges. Il importe de rappeler que jusqu'à la date de la suspension des audiences, trois personnes ont déjà été auditionnées lors des précédentes audiences. Il s'agit principalement du témoin numéro 38, d'une experte en traumatologie et une femme présentée comme l'une des victimes du viol. Le témoin a expliqué le contexte de ce qui s'est passé en République centrafricaine alors que l'expert a expliqué les conséquences physiques, morales et psychologiques des violences sur les victimes, notamment le viol. Une précision de taille à apporter, les trois personnes ont été interrogées aussi bien par la défense que par l'accusation.
Selon les observateurs, ce temps de trêve a certainement permis aux différentes parties au procès de mieux affûter leurs moyens de défense.

"Jean-Pierre Bemba a sciemment permis des centaines de viols"
Pour la Cour pénale internationale de La Haye, "Jean-Pierre Bemba a sciemment permis des centaines de viols". L'ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba, a été accusé d'avoir "permis sciemment" à sa milice de commettre des centaines de viols en Centrafrique en 2002 et 2003, à l'ouverture de son procès devant la CPI à La Haye. "Jean-Pierre Bemba a sciemment permis aux 1.500 hommes qu'il commandait de commettre des centaines de viols, des centaines de pillages", a déclaré le procureur de la CPI, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo, dans sa déclaration liminaire. Selon Luis Moreno-Ocampo, "Jean Pierre Bemba était le commandant militaire avec l'autorité effective et le contrôle des troupes qui ont commis les crimes". "Bemba a créé sa milice, il la possédait", a-t-il souligné.
L'opposant congolais, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006 en RDC, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, à savoir des viols, pillages et meurtres, commis en 2002 et 2003 par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC) en Centrafrique, où elle soutenait les troupes du président Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'État du général François Bozizé.

Premières audiences : satisfaction des victimes
Après les premières audiences, les avocats des deux parties avaient livré leurs impressions sur le déroulement du procès de l'ancien vice-président de la RDC. Les victimes, par la voix de leur représentante, se sont dit satisfaites des travaux en revenant sur la responsabilité de Jean-Pierre Bemba sur ses troupes. La défense, quant à elle, a dénoncé la partialité du procureur Luis Moreno O'Campo. Me Marie Edith Douzima a estimé que les victimes qui ont témoigné sont revenues sur l'identification de leurs bourreaux et du chef à qui ils obéissaient, allusion faite à Jean-Pierre Bemba. Ce qui implique, selon elle, le pouvoir qu'exerçait Jean-Pierre Bemba sur ses hommes. " Nous ne pouvons pas nier que c'est le président Patassé qui a fait appel à Jean-Pierre Bemba pour que les troupes de ce dernier se retrouvent sur le territoire centrafricain. Il était démontré par les témoignages… Eux-mêmes [les militaires de Bemba] sont allés, ils ont mis leur base à certains endroits et c'est eux-mêmes qui dirigeaient les troupes et les militaires centrafricains étaient complètement effacés ", explique-t-elle.
La représentante des victimes a admis, pour sa part, que c'était bien le gouvernement centrafricain qui a fourni les armes, en précisant toutefois que Jean-Pierre Bemba aurait pu éviter les exactions commises par ses troupes, mais il ne l'a pas fait. Du côté de la défense, Me Aimé Kilolo était revenu sur les faiblesses de l'accusation et sur la partialité du procureur. Pour lui, le procureur a écarté les témoins qui peuvent déculpabiliser son client : "On est dans une affaire de commandement militaire. Nous avons des officiers centrafricains qui étaient sur le terrain, qui disent que c'est l'état major-général centrafricain lui-même qui s'occupait de toutes ces questions-là. Nous regrettons que le procureur, qui a pourtant l'obligation de mener des enquêtes à charge et à décharge, donc une obligation d'impartialité, se refuse de retenir ces personnes-là qu'il a lui-même interrogées, tout simplement parce que ces personnes finalement déchargent".
Me Kilolo a affirmé avoir un sentiment amer de constater finalement qu'on a à faire à un bureau du procureur qui semble avoir bâclé les enquêtes.





Quatre cents viols recensés par l'accusation
Cinq mois durant, jusqu'en mars 2003, les troupes du MLC ont, selon l'accusation, violé des femmes, des enfants, des hommes et des vieillards, pillé et tué ceux qui leur opposaient une résistance. L’accusation a recensé au moins quatre cents viols. "Des groupes de deux à trois soldats se sont introduits dans une maison après l'autre", a affirmé le procureur : "Ils ont violé les femmes (...) indépendamment de leur âge. Quand les civils résistaient, ils étaient tués." "Les viols massifs n'étaient pas seulement sexuellement motivés, c'étaient des crimes de domination et d'humiliation contre les femmes, mais aussi contre les hommes qui avaient de l'autorité", a asséné le procureur.
La CPI a autorisé la participation de 759 victimes au procès, a indiqué la présidente, selon laquelle "653 demandes sont en attente d'une décision des juges". "C'est la première fois dans l'histoire de la justice internationale qu'un groupe aussi nombreux est autorisé à participer", avait souligné Paolina Massidda, responsable du Bureau de conseil public pour les victimes, lors d'une conférence de presse à la CPI. Les victimes sont représentées par deux avocats centrafricains en fonction de leur origine géographique. Elles peuvent obtenir des réparations devant la CPI, premier tribunal pénal international permettant la participation des victimes aux procédures.
Jean-Pierre Bemba, qui avait fui la RDC en 2007, avait été arrêté le 24 mai 2008 à Bruxelles en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI, saisie en 2004 par François Bozizé, au pouvoir en Centrafrique depuis 2003. En détention provisoire depuis son arrestation, Jean-Pierre Bemba n'a pas été reconnu indigent par la CPI. Ses avoirs et ses biens ont été gelés à la demande de la Cour qui avance l'argent nécessaire à sa défense, 30.150 euros par mois. Le procès de Jean-Pierre Bemba est le troisième procès de la CPI, entrée en fonction en 2002. Les deux premiers procès, en cours, sont ceux de trois chefs de milice de RDC, Thomas Lubanga, Mathieu Gudjolo et Germain Katanga.
S’il est reconnu coupable, Jean-Pierre Bemba risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Selon Paul Madidi, chargé de communication de la CPI, ce procès reprend là où il s’est arrêté, c’est-à-dire à l’audition des témoins et des experts.
Kléber Kungu

Adolphe Muzito, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi, le TP Mazembe ont crevé l’actualité

Les célébrités de la RDC en 2010
Adolphe Muzito, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi, le TP Mazembe ont crevé l’actualité
Le Premier ministre Adolphe Muzito, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi, les performances du Tout-Puissant Mazembe, l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) sont entre autres les personnalités et les événements qui ont marqué l’année 2010 dans les domaines comme la politique, la religion, les médias, le sportif. Tel est la substance du dernier rapport du sondage réalisé du 30 au 31 décembre par l’institut des recherches, études de marché et sondage d’opinions, Les Points. Chaque personnalité politique, du gouvernement et de l’opposition, a marqué 2010 dans son domaine et à la hauteur de ses capacités.
Du côté du gouvernement, c’est le Premier ministre, Adolphe Muzito qui occupe la première position en récoltant 39%. Il doit cette place grâce à la reconnaissance que les sondés qui doivent dans sa lutte pour atteindre le point d’achèvement, sa coordination gouvernementale à la base de la stabilité de la monnaie avec une économie d’une inflation de 15%, et le lancement des travaux de cinq chantiers de la République dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures. Il distance considérablement ses ministres, en l’occurrence Maj Kisimba (13%), Raymond Tshibanda (12%), Lambert Mende (8%) ex-aequo avec Claude Nyamugabu, Mashako Mamba (7), Maker Mwangu (5), Matata Ponyo (4), Mwando Nsimba (2) ex-aequo avec Victor Makweg.
Son poursuivant direct est apprécié par les Kinois en raison de ses actions ciblées pour la résolution des conflits fonciers et la recherche d’une paix sociale durable dans la société. Au 3ème, l’on reconnaît le mérite d’avoir redoré l’image de la RDC dans le secteur de la coopération tant régionale qu’internationale.

Opposition politique
Du côté de l’opposition politique, sa dernière sortie très fulgurante en annonçant la naissance de son parti politique, l’Union pour la nation congolaise (UNC) vaut à Vital Kamerhe (53%) qui prend la tête de l’opposition juste devant le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social, Etienne Tshisekedi (47%), qui venait de rentrer à peine d’un long exil médical. Son arrivée très médiatisée et ses sorties publiques marquées par des déclarations politiques sont à coup sûr à la base de cette popularité.
Le rapport des Points s’est également penché sur les personnalités politiques provinciales qui ont marquée l’année dernière, en couplant leur popularité sur le plan national. Ainsi le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi occupe la première place sur le plan national avec (6,02%) et 4ème sur le plan de la province. Avec les performances réalisées par son équipe lors des différentes compétitions de football en Afrique et en Coupe du monde des clubs à Dubaï, l’homme reste le plus en vue dans sa province et au-delà des limites du Katanga. La population le considère comme le meilleur manager sportif de l’année. Vital Kamerhe occupe la première place en province (69%), tandis qu’il est 4ème sur le plan national devant Katumbe Mwanke et Kengo wa Dongo. Le ministre des Finances Matata Ponyo sort 2ème sur le plan national (60%), suivi de Kin-Kiey (51%), Mbatshi Batshia (41%).
Dans ce rapport, le cardinal Laurent Monsengwo (31%) sort du lot en occupant la première place, en dépit du nombre élevé des personnalités dites des Eglises de réveil. Il est suivi du Pasteur Daniel Ngoyi Mulunda, dont les actions en faveur de la paix attirent l’attention non seulement des fidèles de son Eglise mais aussi du reste de la population. Il réalise 14% de cote soit la moitié du cardinal.

Evénements
Le point d’achèvement de l’initiative PPTE (19%), le sacre du TP Mazembe (18%), la mort de Floribert Chebeya (13%), la création de Monsengwo comme cardinal (12%), la modernisation du boulevard Triomphal (11%), le retour d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa (9%), la sortie officielle de l’UNC de Vital Kamerhe (6%), ex-aequo avec les festivités du cinquantenaire, le concert de Koffi chante Tabu Ley (4%), la construction de l’université de Kindu au Maniema (2%) sont les grands événements qui ont marqué l’année 2010 en RDC relevés par le présent rapport de sondage..
Quant au sport, c’est Moïse Katumbi (42%), Alain Kaluyitukadioko (33%) et Kidiaba (25%) qui ont marqué le domaine du sport congolais en 2010.

Médias
Dans le monde des médias, ses trois secteurs (télévision, radio et presse écrite) ont également connu les chevaliers de la plume qui les ont marqués. Pêle-mêle, l’on peut citer Jean-Marie Kasamba (15%) dont le lancement de sa chaîne de télé a apporté un souffle nouveau dans le monde de l’audiovisuel. Il est suivi de Kibambi Shintwa de Numerica et Gaële Kibungu de Congo Web TV qui réalisent respectivement 12%. A la radio, Clément Nzau de RTVS1 (14%) est suivi du « Neveu national » de B-One (10%). Kin Kiey Mulumba est classé premier dans la presse écrite avec 31% ; il est suivi de Kenge Mukengeshai (14%).
Kléber Kungu